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Hermance, un village en partie en France

Hermance, un village en partie en France

Le village d’Hermance a beaucoup de caractéristiques. Outre le fait que c’est un très beau village au bord du lac, c’est aussi la plus petite commune du Canton de Genève et la dernière avant la France. Mais ce qui est plus étonnant, c’est qu’une partie de son territoire se trouve en France ! Hé oui ! Les clubs de tennis et de rugby d’Hermance ont leurs terrains à Chens le Pont, de l’autre côté de la frontière. Une situation unique en son genre.

Chens Le Pont, une commune  accueillante 

C’est en 1971 que tout commence pour le club de rugby. Un groupe de villageois a pour projet de créer une équipe. Mais il faut trouver un terrain. Le salut vient d’un agriculteur. Il a une parcelle en France et il ne l’exploite pas. Il propose alors de la prêter au jeune club. Mais en 1981, un projet de sablière met fin à cet échange et le club part s’entrainer à l’ORTE, à Anières, aujourd’hui devenu un centre de requérants d’asile. Après de longues et nombreuses batailles, le projet de sablière est abandonné et en 1991, le paysan propose de nouveau son terrain au club. Cette fois-ci un accord est conclu avec la municipalité. Elle rachète le terrain et le met à la disposition des rugbymen.

L’histoire est un peu différente pour le club de tennis. Là encore, ce sont des villageois qui, en 1985, ont envie de créer un club. Seulement, ils leur manquent aussi le terrain. Ils savent que la commune possède une parcelle juste après la douane. Ce terrain est marécageux et impraticable en l’état. Qu’à cela ne tienne, ils proposent à la commune de le leur prêter et en échange de l’assécher. Le club est lancé. Avec l’aide des pompiers du village, ils vont assécher le marais et après une année de travaux, les entrainements et les matchs peuvent débuter. Depuis rien n’a changé. Le club fonctionne avec des statuts suisses, mais tout se passe en France.

S’adapter et inventer des solutions

Mais comment fait-on au quotidien pour gérer un club de part et d’autre de la frontière ? «Il faut savoir s’adapter et trouver des solutions au cas par cas », nous explique Paloma Duc-Goninaz, Présidente du club de tennis. « Nos statuts sont bien suisses, mais nous avons des assurances dans chaque pays. Nous payons nos factures d’eau et d’électricité en France. Notre comptabilité est en deux monnaies et notre entraineuse actuelle vit en France, donne ses cours en France, mais est payée en francs-suisses. » Cédric Borgeal, Président de l’école de rugby, nous explique sensiblement la même chose. « On s’adapte et on trouve des solutions inédites. » Mais Cédric lui a poussé le bouchon un peu plus loin. Il ne s’est pas contenté de gérer un club suisse en France. Il a décidé de créer un club franco-suisse. Ainsi, au club de rugby d’Hermance, des joueurs sous licence française jouent avec des joueurs sous licence suisse.  Et il a réussi à faire en sorte que son club soit aussi bien reconnu par la Fédération suisse que par le Comité des alpes français. « Nous jouons ainsi des matchs de compétition des deux côtés de la frontière. »

Des situations cocasses

Ce quotidien transfrontalier provoque bien entendu parfois des situations cocasses. Paloma Duc-Goninaz nous explique ainsi avoir dû retourner chez elle, un nombre incalculable de fois, pour aller chercher ses papiers d’identité. « J’habite à quelques centaines de mettre des terrains et j’oubliais souvent ma carte d’identité pour traverser la douane. » Aujourd’hui la douane n’est plus gardée en permanence et Paloma peut se permettre d’être un peu moins attentive à ses papiers ! « Il y a quelques années, nous avons aussi vécu une expérience particulière. Nos installations ont été vandalisées. Comme nos terrains sont en France, nous avons porté plainte en France. Mais comme ils appartiennent à Hermance, la gendarmerie française était franchement décontenancée. C’était une situation exceptionnelle et personne ne savait que faire. »

Bref, Hermance n’est pas une commune comme les autres. Ses habitants, comme les autorités, ont décidé de vivre pleinement leur situation transfrontalière. Et alors que certains ne voient que les inconvénients de la frontière, Hermance, elle, a décidé den tirer « profit ».

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Photo du profil de Anne-Laure Roudaut
Habitant en Suisse depuis 16 ans, j'apprécie la vie au bord du lac et particulièrement à Corsier.
A travers mes articles, je tente de faire découvrir les beautés de la campagne et des bords du lac et de mettre en valeur des gens extraordinaires, rencontrés grace aux hasards de la vie.

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