Le Scorpion

L’Ensemble Batida et KinoGeneva s’associent pour une soirée exceptionnelle à l’Alhambra. Les musiciens de l’ensemble (pianos et percussions) interpréteront d’abord « Le Scorpion » de M. Matalon sur le film surréaliste de L. Buñuel « L’âge d’or ». Puis KinoGeneva proposera une sélection de courts-métrages muets, pour certains accompagnés en live par l’Ensemble Batida.

Ensemble Batida : Le Scorpion (2002) de Martin Matalon, sur le film L’Age d’or (1930) de Luis Buñuel, 65 minutes, précédées d’une courte présentation du compositeur
Le temps d’une heure, six percussionnistes et deux pianistes se jouent des couleurs et des matières du Scorpion, œuvre-phare du répertoire contemporain oscillant entre l’univers coloré et contemplatif de Martin Matalon et celui plus menaçant et subversif du film de Luis Buñuel L’Âge d’Or. Les musiciens, soutenus par le dispositif électronique, font crépiter les sons d’insectes, vivent le vertige de celui qui se penche un peu trop près du précipice, recréent l’éclat d’une pupille. Ils entraînent le public dans une marche fataliste, irréelle et acide, vers des paysages de lumières, théâtre d’un rêve sans fin où le temps n’a aucune prise, où le vent souffle blanc…
Sur scène, les musiciens évoluent parmi une titanesque installation, sorte de sculpture sonore dont la diversité est soulignée par la présence d’instruments de percussions de tous horizons : des plus usuels marimbas, pianos, vibraphones, xylophones aux plus orchestraux, timbales, caisses-claires, cymbales, des plus lointains, tablas (Inde), udu (Nigéria), steel-drum (Caraïbes), rek (Maroc) aux plus éclectiques, pots de fleurs, calebasses, galets, et vieux ressorts de voiture…
Martin Matalon agit en poète virtuose, il dissèque les sons du monde visible et les dépose aux confins de notre imaginaire, éléments insolites et textures granuleuses qui surprennent l’âme, alors aux prises avec le merveilleux.
Le compositeur varie les densités de matières jusqu’à nous faire perdre la notion du temps, idée qui n’est pas sans rappeler les célèbres montres molles de Salvador Dalí : telle est la particularité du ciné-concert, une légère mais puissante distorsion de la réalité !
Bien après la fin du spectacle, les paysages sonores du Scorpion hantent les spectateurs par leur pouvoir hallucinatoire et flânent, tout-puissants, au hasard des songes.

KinoGeneva : Sélection de court-métrages
Inscrite dans le mouvement Kino mondial, qui encadre et soutient la création de court-métrages indépendants, la cellule KinoGeneva est née en automne 2013 à l’initiative de Sandrane Ducimetière et Damien Molineaux. Après avoir expérimenté en tant que professionnels du cinéma les bénéfices d’un Kino Kabaret à Montréal et à Bruxelles, ils ont décidé de lancer le 1er Kino Kabaret de Genève en janvier 2014 afin d’inscrire le cinéma romand dans ce mouvement. L’enthousiasme que cette initiative a suscité a confirmé qu’elle répond à un réel besoin de créer dans un tel contexte. Cela a amené KinoGeneva à organiser des rendez-vous cinématographiques réguliers tous les deux mois sous forme de projections afin de faire perdurer les échanges et les collaborations qui se sont développées, contribuer à stimuler la création tout au long de l’année et d’offrir aux films de réalisateurs locaux une visibilité. C’est dans cette perspective que KinoGeneva propose, pour cette soirée de ciné-concert à l’Alhambra, une sélection de court-métrages muets réalisés pour l’occasion, et dont certains seront accompagnés par une musique composée et jouée sur scène par l’Ensemble Batida.

Vendredi 23 septembre, à l’Alhambra
19h30 : conférence du compositeur Martin Matalon
20h30 : « Le Scorpion » de M. Matalon par l’Ensemble Batida sur le film « L’Age d’or » de L. Buñuel
22h : projection de court-métrages par KinoGeneva, et musique live par l’Ensemble Batida

Tarifs : 25 chf / 15 chf (étudiants, enfants, demandeurs d’emploi)
Réservations : resa.scorpion@gmail.com