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Ramoneur, un métier et une vie tout en hauteur

Eric Cochard, président de l’Association des maîtres ramoneurs de Genève Eric Cochard, président de l’Association des maîtres ramoneurs de Genève Eric Cochard, président de l’Association des maîtres ramoneurs de Genève
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Eric Cochard, président de l’Association des maîtres ramoneurs de Genève

Coup d’œil sur un métier qui demande résistance physique, habilité, aptitude pour le calcul et… de ne pas avoir le vertige

Pleins feux sur une profession qui existe depuis plus de quatre cents ans avec des hommes qui protègent les foyers contre le feu: les ramoneurs. D’où vient le terme «ramoneur»? Tout simplement du mot «ramoner», issu de l’ancien français «ramon», qui voulait dire «balai». A l’époque, débarrasser régulièrement les conduits de la suie qui s’y déposait était indispensable pour écarter le danger des feux de cheminée et des incendies.

Un peu d’histoire

En Angleterre, entre 1700 et 1800, en l’absence d’outils appropriés et parce que les conduits de l’époque étaient petits, de jeunes enfants (de 5 à 10 ans) étaient employés pour grimper et décrasser les cheminées dans des conditions de travail pénibles. Le maître ramoneur leur apprenait le métier tout en étant responsable de leur alimentation, de leur habillement et de leur logement. En plus des enfants, des oies étaient souvent utilisées comme instruments de nettoyage des cheminées; le ramoneur leur liait les pattes et les jetait dans la cheminée, les battements d’ailes balayaient la suie vers le bas. Au début du XIXe siècle, ces pratiques barbares furent heureusement interdites grâce au développement d’outils appropriés. Voilà pour l’historique. Mais qu’en est-il du métier de ramoneur au XXIe siècle? Comment devient-on ramoneur? J’en ai parlé à Eric Cochard, président de l’Association des maîtres ramoneurs de Genève. «Pour devenir ramoneur, il faut faire un CFC avec un apprentissage durant trois ans et l’on obtient le statut d’ouvrier spécialisé», m’explique-t-il. «Ensuite, si l’on veut devenir maître ramoneur pour avoir sa propre entreprise et enseigner aux apprentis, il faut faire une maîtrise fédérale qui dure également trois ans.»

Les ramoneurs actuels s’occupent de toutes les installations à combustible liquide (mazout), solide (bois) et gazeux (gaz). Les méthodes de nettoyage moderne ont allégé leur travail grâce aux appareils de mesure électroniques, aux caméras de contrôle et à un outillage à la pointe de la technologie.

Un métier sans chômage

«Le métier de ramoneur comprend également le contrôle antipollution des chaudières à mazout et à gaz (tous les 2 ans), le conseil à la clientèle en matière de techniques de chauffage, d’énergie et de protection incendie, ainsi qu’un contact avec les architectes et divers corps de métiers en rapport avec les installations de chauffage», rajoute M. Cochard. D’après lui, c’est un métier où il n’y a pas de chômage. Les qualités requises sont une certaine résistance physique, une habilité manuelle, l’aptitude pour le calcul et ne pas avoir le vertige!

Un porte-bonheur

Parallèlement à cette évolution, le ramoneur véhicule toujours un signe de porte-bonheur et de chance. D’où cela vient-il? Une légende tenace veut qu’en 1066 un ramoneur sauva la vie de Guillaume, roi de Grande-Bretagne. Pour le remercier, il l’invita au mariage de sa fille. En outre, le roi déclara que tous les ramoneurs, porteurs de chance, étaient autorisés à porter le chapeau haut de forme, coutume réservée à l’époque à la royauté et la noblesse. Depuis, il a été considéré comme porte-bonheur d’avoir un ramoneur pour un mariage ou lors d’événements spéciaux.

Rassemblement en Italie

Chaque année au début de septembre, pendant trois jours, a lieu à Santa Maria Maggiore, en Italie, le rassemblement international des ramoneurs (26 pays). Chaque délégation défile. C’est également la célébration des progrès réalisés dans ce métier. On peut même visiter le Musée du ramoneur. Celui-ci a conservé les instruments de travail, des vêtements et des outils de l’époque, mais aussi des photographies et des publications. Environ 1000 à 1500 ramoneurs s’y rassemblent.

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Photo du profil de Dominique Wyss
Journaliste, productrice et animatrice d'émissions durant quelques années auprès d'une radio locale genevoise, Dominique est actuellement rédactrice free-lance auprès de divers magasines. Elle a décidé de l'investir également pour Signé Genève.

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