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Rêves au temps suspendu

Roméo et Juliette. © Casagrande Mimi Cancan. © Casagrande Anne-Sophie Casagrande dans son exposition à la Chapelle des Arts. © Casagrande Sakha, l'enfant blessé incarnant la vengeance. © Casagrande
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Anne-Sophie Casagrande dans son exposition à la Chapelle des Arts. © Casagrande

A la route des Acacias, on sent encore vibrer l’existence de plusieurs époques : le nom des rues et quelques maisons entourées de jardins évoquent les prairies champêtres du début du XXe siècle. En face de l’arrêt de tram « Industrielle » de grosses poupées de chiffons sur un balcon de bois attirent gaiement le regard sur ce passé. Le bâtiment Sicli illustre la période industrielle, de grandes zones commerciales le terne présent, cependant chargé de désirs.

Je me dirige vers le 21, à la Chapelle des Arts, peu connue, ou plutôt qui n’est plus connue, , car dans ma jeunesse un pasteur bon prêcheur y attirait des foules… Puis elle a été parée des vitraux de Bodjol, un peintre et maître verrier très apprécié. Elle reste maintenant un lieu d’exposition. Ce samedi de novembre, je pousse la porte pour y retrouver une œuvre « au temps suspendu » : les marionnettes d’art d’Anne-Sophie Casagrande.

Marionnettes… pas vraiment, il s’agit plutôt de grandes sculptures en pâte à bois, aux visages troublants de réalisme et habillées de somptueux vêtements. Par ces personnages, qui peuvent changer de pose, grâce à leurs articulations mobiles, l’artiste cherche à refléter l’expression complexe des sentiments humains, puisant dans les figures achétypales ou oniriques. Dans cette exposition, nous trouvons des personnages inspirés par la mythologie grecque (la déesse guerrière Athena), la science-fiction (Le Loriel), les contes africains (la légende de Rayuwa), des poèmes (Ophélie de Rimbaud), des romans (« La Princesse de Clèves »), les courtisanes de la Belle Epoque, et autres femmes qui ont lutté pour la liberté d’agir et d’aimer à leur guise. Anne-Sophie Casagrande, d’une famille d’artistes, est également professeure de danse, de piano et de rythmique à l’Institut Jaques-Dalcroze. Dans son atelier carougeois, elle aime aussi faire partager son savoir-faire en enseignant la fabrication de marionnettes aux personnes désireuses de créer les personnages imaginaires qui sommeillent à l’intérieur d’elles-mêmes…

(Exposition 21 route des Acacias, ouverte jusqu’au 17 novembre les mercredis, samedis et dimanches de 15 à 18 h, site www.arafil.ch)

J’ai quitté cet étrange univers pour courir écouter « Le Blues de la Bourgeoise », le personnage imaginaire issu de l’art de Françoise Courvoisier, vêtue de paillettes noires. Elle chantait, elle aussi envoûtante, les amours mortes et la nostalgie, non loin de la Route des Acacias.

(Spectacle musical hélas terminé en attendant avec impatience celui sur Brassens, « Misogynie à part », dès le 28 novembre. Réservations : resa@lesamismusiquetheatre.ch)

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