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Les trésors de la petite mercerie d’Heidi

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Les tricoteuses autour de Heidi

Les trésors de la petite mercerie d’Heidi.
A la rue Edouard-Rod persistent dans de vieilles maisons quelques petits commerces jusqu’ici épargnés par la vague de démolitions préparant la construction d’immeubles neufs. L’un de ceux-ci a une âme particulière. Au 12, une vitrine colorée attire les regards. « MINI-BOUTIQUE » ! On pousse la porte et on se trouve aussitôt entraîné dans un tourbillon de laines multicolores que les mites ont eu la bonne idée de ne pas squatter. D’ailleurs la propriétaire de l’échoppe, Heidi Vouillamoz touche du bois en plaquant sa main sur la table pour que cela n’arrive pas ! La laine domine mais les tissus aux teints aussi variés que les écheveaux s’offrent aux regards des clientes et amies d’Heidi.
La boutique du rez-de-chaussée contient des petits bijoux de créations en tissu et en lainage. Depuis une trentaine d’années, Marianne Glarner, grande amie d’Heidi, s’y dépense sans compter. Couturière de formation, elle effectue des retouches sur mesure. Toutes deux tricotent des pulls sur commande pour les gens qui désirent faire à leur entourage des cadeaux très personnalisés. Marianne confectionne de petites pieuvres de laine qu’elle offre à la Maternité, destinées à tenir compagnie durant quelques semaines aux prématurés qui se retrouvent bien seuls dans leur couveuse. Superbe !
En descendant un escalier assez raide, on arrive en un lieu qui ressemble à une cave d’autrefois, sombre, presque une oubliette. Il y a plusieurs dizaines d’années, ce sous-sol était un salon-lavoir où les femmes du quartier, à l’époque un véritable village, venaient faire leur lessive avant que la buanderie des Quatre-Cités, aujourd’hui elle aussi disparue, ne prenne le relais. Mais l’aspect un peu rébarbatif de la rampe est immédiatement corrigé par l’entrée dans une salle aux murs boisés que des hommes auraient volontiers transformé en carnotzet, mais que Heidi a agencé en atelier de tricot.
La maîtresse des lieux a été initiée au tricot dans sa famille dès son plus jeune âge. Elle pratiquait cette activité comme hobby, elle a ensuite travaillé au service de l’ancienne patronne, Madame Combremont, puis, en 1996, a repris à son compte la boutique où se réunissent le mercredi après-midi et le jeudi soir huit à dix tricoteuses qui viennent bénéficier de ses conseils. Elle aide à choisir un modèle et à programmer sa confection. Elle prend en mains les aiguilles quand il s’agit de terminer un ouvrage difficile. On aime la tradition, mais on va aussi chercher des idées neuves sur Internet.
Le tricot développe la concentration puis, une fois la technique bien maîtrisée, permet de mettre ou remettre ses idées en place, d’atteindre un état de décontraction bienvenu dans notre monde trop pressé et trop plein d’obligations. Les discussions sont variées et continues. Elia confie qu’elle tricote pendant ses pauses au travail. Maria raconte qu’il y a plusieurs années, elle suivait déjà des cours aux Avanchets, qui avaient lieu à tour de rôle chez les participantes. Et que tricotent-elles ? En ce mercredi 15 mai, Verena se consacre à une jaquette pour son petit-fils, Nieves se prépare un pull tricolore en coton, Elia achève une brassière pour son petit-neveu et Teresa un pull en coton pour ses soirées d’été. Eh oui, le tricot s’adapte aux saisons et le coton donne ces temps-ci du fil à retordre à la laine. Mais la laine est déjà prête pour la prochaine saison : Heidi a pris la peine de se rendre à la foire aux lainages à Zürich en avril dernier pour effectuer ses commandes adaptées aux nouvelles tendances. Même pour une activité aussi traditionnelle que le tricot, il est important de se maintenir dans le trend et d’être à l’affût des nouveautés.
On prend le temps de poser ses aiguilles cinq minutes pour déguster quelques biscuits et avaler une tasse de thé bien méritée, puis on se remet à l’ouvrage avec un plaisir qui se lit sur des visages épanouis.

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Enseignant retraité. Prof de sports et maître d'internat à l'Ecole Internationale de Genève et à la Châtaigneraie, il a ensuite enseigné au Cycle d'Orientation la gym, le français, l'information professionnelle, l'initiation au théâtre et au cinéma. Marié, trois filles adultes, deux petits-fils, il pratique la randonnée, l'écriture, mais à cause du Covid 19, il se languit du chant et du théâtre.

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