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Le saut par-dessus le Tour de France, c’est lui!

Le saut par-dessus le Tour de France, c’est lui!

C’est dans un magasin de vélos des Acacias qu’on rencontre Romain Marandet, l’auteur du vol au-dessus de la Grande Boucle, cet été, à Semnoz. La vidéo a fait le tour du monde.

Romain Marandet a sauté par-dessus le Tour de France. La phrase peut paraître insensée de prime abord, mais ce jeune employé d’un magasin genevois a bel et bien survolé le peloton de la Grande Boucle le 20 juillet dernier. Une parabole de 5 mètres de haut et 11 mètres de long dessinée dans les airs au guidon de son VTT. Juste en dessous, une échappée de tête du Tour de France défilait en direction du col de Semnoz. Trop occupés à avaler l’asphalte haut-savoyard, les cyclistes Froome, Quintana et Rodriguez n’ont rien remarqué. Les gendarmes non plus d’ailleurs, mais la vidéo a fait le tour de la planète et son compteur indique un million de vues sur le Net. «On est même passé au téléjournal national norvégien», rigole l’auteur du coup.

Pas un pied de nez au Tour

C’est ça le propre d’Internet. Pendant que de simples amateurs agitent les écrans des quatre coins de la planète, on les retrouve parfois à côté de chez nous, menant une vie tranquille. Romain Marandet, lui, s’affaire à Veloland, une grande surface des Acacias dédiée à la bicyclette.

Pourquoi avoir fait cela? «C’était un challenge, un moyen de faire connaître notre site Internet dédié au vélo (ndlr: www.enchorage.com)», répond ce natif de Franche-Comté. Un pied de nez à la Grande Boucle? «Sûrement pas, on n’a pas perturbé la course. Nous sommes des passionnés du Tour de France et c’était notre façon à nous de célébrer la 100e édition.»

Une corde pour tout stopper

Si Romain Marandet emploie le «nous», c’est que ces quelques secondes de postérité sont le fruit d’un long travail d’équipe. Au printemps déjà, le collectif envisageait le grand vol avec en tête le souvenir de Dave Watson, un autre vététiste qui avait réalisé pareille opération en 2002. Dans la forêt qui mène au col, un «spot» était repéré au printemps, sachant que le Tour passerait par là le 20 juillet. S’ensuivirent des heures de préparation, avec notamment la construction d’une rampe de lancement à l’aide de troncs et de planches de bois. «Au départ, nous devions être trois à sauter, raconte Romain Marandet. Mais l’un de nous n’a pas réussi à se libérer le 20 juillet et l’autre s’était fait mal au dos en testant le saut.»

Le jour J, Romain est donc seul. Pas vraiment en réalité, puisqu’ils sont une dizaine, tous de mèche, à sécuriser les lieux, éloigner le public ou transmettre des infos par talkie-walkies. Un membre de l’équipe est même prêt à tirer une corde qui stoppera l’opération si un obstacle survient à la dernière seconde. Que nenni, quand les cyclistes s’approchent sur la route en contrebas, le top départ lui est donné.

Sur tous les sites d’info

Sur son VTT, il s’élance à travers la forêt, emprunte la rampe boisée et vole au-dessus du cortège. Sur la vidéo, on voit ses complices exulter pendant qu’il atterrit et file entre les arbres. Sur place, personne n’a levé les yeux au ciel. Pas un mot de la part des organisateurs de la compétition. «On ne savait pas trop à quoi s’attendre», explique l’amateur de haute voltige à deux roues.

C’est alors que cette curieuse discrétion s’est vue contrebalancée par une effervescence numérique. «Le soir, on fêtait ça autour d’une bière et un ami a posté la vidéo sur Internet. En quelques minutes, le saut avait été vu près de 40 000 fois», se souvient le vététiste amateur.

Très vite, les sites d’information du monde entier retransmettent les images du vol, faisant presque oublier la victoire d’étape du Colombien Nairo Quintana ou le maillot jaune conservé par le futur vainqueur Christopher Froome. Le 20 juillet, c’est Romain qui a crevé l’écran. Des fragments de secondes passés en l’air et sans but précis, avant de redevenir un employé anonyme d’un magasin des Acacias.

 

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Photo du profil de Luca Di Stefano
Passionné par l’info au coin de la rue, j'ai commencé à écrire dans ma commune de Vernier.
En parallèle, un site Internet consacré au foot des talus, des études et expériences dans le journalisme local ainsi que de longs voyages à vélo ont tracé mon parcours.

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