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Léticia Andris dite Licia Chery avec son fils Elias
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Léticia Andris dite Licia Chery avec son fils Elias

Le 25 mars, pour conjurer le confinement, elle a chanté d’une voix éclatante, seule au milieu de notre cour : « Je vois la vie en rose ! »
Et quelques jours plus tard, la Coopérative de l’habitat associatif nous a envoyé un message : Léticia Andris était engagée comme deuxième coordinatrice de notre immeuble de l’Ecojonx, chargée de régler les problèmes techniques et de prévenir, par une bonne communication, les éventuels problèmes relationnels.
La trentenaire, mère d’un fils de deux ans, a déjà une carrière de compositrice et de chanteuse de jazz avec trois disques, et commence celle d’écrivaine, sous le pseudonyme de Licia Chery.
Juste avant l’arrivée du virus, la librairie Payot avait organisé une tournée de dédicaces dans les magasins de Suisse romande pour promouvoir son livre pour enfants « Tichéri a les cheveux crépus » (Editions Amalthée, Nantes). Ce premier titre, illustré par Queen Mama (également d’origine haïtienne vivant à Rouen), inaugure une série destinée à normaliser la diversité dans les livres d’enfants. Il est important qu’il devienne de plus en plus normal que les enfants de toutes cultures soient représentés dans la littérature enfantine. Ce qui est encore loin d’être le cas. Tichéri est Suissesse, elle est noire et n’est pas stéréotypée. C’est une petite fille intelligente, curieuse et drôle qui croque la vie à pleines dents. Elle doit ressembler à Léticia enfant, née à Genève de parents Haïtiens, mais seule noire de sa classe (ce qui semble ahurissant maintenant quand je vois la sortie des classes de l’école du Mail). De la part des autres enfants, elle subit des questions, des commentaires sur ses cheveux, sa couleur, son origine, sa langue maternelle, qu’elle juge être des « microagressions » racistes, ressenties douloureusement. Par cette série de livres, Léticia veut contribuer à établir un climat plus ouvert aux différences, en particulier pour son fils métis. Oui, ce travail est encore à faire ! Je connais à Carouge un très beau garçon ostracisé par des camarades qui ne le trouvent pas assez « black » pour être des leurs…
Avant sa brusque interruption due à la pandémie, la promotion de ce livre était bien partie, la RTS (où Léticia travaille aussi) lui avait accordé 10 minutes d’antenne au 12.45 le 10 février (https://www.rts.ch/play/tv/12h45/video/rendez-vous-culture-licia-chery-et-son-livre-ticheri-a-les-cheveux-crepus-?id=11081777). Léticia crève l’écran quand elle raconte, avec son rire éclatant, que petite fille, elle pensait qu’elle deviendrait blanche à l’âge adulte, puisque c’est la couleur de la norme. On la voit aussi entonner « O monts indépendants » sur un rythme chaloupé et chanter sur la grande scène de Paléo en 2014 avec Youssou N’Dour.
Tant que les librairies sont fermées, on peut commander son livre et ses disques sur son excellent site www.liciachery.com où elle annonce une série de concerts en Allemagne pour l’automne.

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