L’horlogerie est un monde de passionnés. Avec les collectionneurs de montres anciennes, sertisseurs, polisseurs ou horlogers spécialisés, on sent toujours le cœur parler. «Dans l’horlogerie, il y a deux aspects: l’assemblage de pièces pour fabriquer une montre ou bien on part de la page blanche et on réalise tout.» À entendre Sébastien Monney, on sent rapidement que ce formateur et horloger est tombé dedans il y a bien longtemps: «Un jour alors que j’étais élève à l’école d’horlogerie du Petit-Lancy, un horloger indépendant qui faisait des remplacements m’a fait voir sa montre. Il m’a dit qu’il l’avait fabriquée lui-même de A à Z. Alors, je me suis dit que moi aussi, un jour, je réaliserais ma montre, comme ce Monsieur.»
On ignore si à ce jour c’est chose faite, mais aujourd’hui, Sébastien Monney est à la tête de deux entités qui rayonnent autour de l’horlogerie: M.A.D.E GVA et Watchys. La première, tout à fait complémentaire à la seconde, consiste en un atelier spécialisé dans la petite production de garde-temps, la réparation de modèles toutes marques, la conception et la réalisation de projets horlogers. La dernière montre à être passée dans l’atelier est une Omega datant de 1902 qui ne fonctionnait pas, avec un chronomètre défectueux. Les horlogers ont dû démonter toute la montre. Elle est aujourd’hui en parfait état de fonctionnement. La deuxième entité est un site d’e-commerce de pièces destinées à l’horlogerie, pour l’achat et la vente de produits neufs et d’occasion. Les deux sociétés se trouvent à Meyrin.
Avec son expérience, Sébastien Monney a rapidement compris qu’il était compliqué de trouver des pièces. Un avis partagé par Christophe Adinolfi, également horloger: «Il est de plus en plus difficile de trouver des pièces d’horlogerie anciennes et c’est la même chose pour les pièces récentes, car les manufactures ont la main dessus.» Sébastien Monney s’est donc dit que cela pourrait constituer un créneau. Depuis un an, il travaille ainsi à la réalisation d’un site internet, Watchys, qui sera lancé cette semaine. «La vraie difficulté, quand on répare une montre, c’est de trouver les pièces, dit-il. J’ai donc créé un site qui propose à tout un chacun des pièces, mouvements ou montres, ainsi que des outils, neufs ou anciens. Il y aura également une partie technique, avec notamment des modes d’emploi et une section Goodies, avec des écrins, boîtes ou casquettes de marque. Le grand avantage avec ce site, c’est que tous les produits sont vérifiés.»
Une aubaine pour tous les petits horlogers ou les PME, qui pourront vendre leurs stocks de composants ou de pièces invendues. Ou pour les étudiants qui désirent s’exercer. Ou encore pour des bijouteries qui font de la réparation. Bien sûr, ce genre de site existe déjà en Suisse, mais pour les pièces anciennes, c’est plus compliqué. L’horloger Adinolfi trouve l’idée de lancer un pareil site d’e-commerce très intéressante: «Si tout est bien référencé et que les prix sont attractifs, cela me facilitera le travail et je n’hésiterai pas à y faire mon marché.» Sébastien Monney, qui n’a pour l’heure aucun employé, compte en engager pour la logistique et l’administration, «à condition que tout fonctionne au mieux»
www.watchys.ch
