La situation sanitaire aura eu raison de bien des choses entre cette année et la précédente. Rencontres entre amis, sorties au restaurant, au cinéma ou au théâtre sont passées à la trappe aussi vite qu’une souris retourne dans son nid. Bizarrement, les concours d’écriture aussi. On pensait, naïvement peut-être, que la pandémie pouvait favoriser l’introspection et la réflexion, dont l’écriture forme l’expression naturelle, eh bien non. Lancy, Bernex, Meyrin ou Carouge, pour ne citer qu’elles, ont toujours été des communes enthousiastes dans ce genre d’exercice. Mais cette année, hormis Jussy et Onex, c’est le néant.
Jussy et Onex résistent
À Jussy, justement, les candidats écriront une nouvelle ou un poème sur le thème du jour ou de la nuit, et un jury choisira en juin 2021 les meilleures œuvres, qui seront éditées. C’est la troisième fois que la commune organise un tel événement (leconcoursdenouvelles.com).
Attardons-nous un peu sur Onex, qui en est à sa neuvième édition. Le concours, organisé par les Ateliers d’écriture d’Onex (aeonex.ch), a débuté en janvier avec une échéance au 31mars.
Comme les ateliers travaillent sur la thématique du «Mauvais genre», en référence aux genres littéraires, avec un travail sur le fait divers et la littérature policière, le thème de cette année est «Un cadavre dans le placard», à entendre au propre comme au figuré.
«Le concours est ouvert à tous. Nous l’organisons afin d’inciter les gens à écrire et à partager leur écriture, dit Catherine Venturi, présidente des Ateliers d’écriture d’Onex. En général, cela fonctionne bien et nous avons entre 30 et 35 participants. Une année, c’est parti en flèche, avec la thématique «Partir», qui nous a valu 45 candidats! Les textes que nous recevons viennent bien sûr de Genève mais aussi de Vaud, du Valais, de France voisine, et même du nord de la France.»
À présent, la présidente a déjà reçu sa première copie, dans le format idoine: deux pages A4. Et elle s’en réjouit déjà . Même si le principal contingent arrive aux alentours du mois de mars et les derniers textes une semaine avant la fin de l’échéance.
Recueil de textes édité
L’Aeonex édite chaque année un recueil avec les textes des trois gagnants du concours et ceux de chaque participant. L’association est soutenue par la Commune d’Onex et loue une salle à la Maison onésienne. «Le concours 2020 avait pour thème «De l’air». Malgré la pandémie, nous avons eu 34 participants. On sentait bien la présence du virus et l’idée d’enfermement dans les documents que nous avons reçus, ajoute la présidente. La délibération sur les gagnants s’est déroulée par conférence électronique et nous avons dû envoyer les prix par la poste. Ça n’était pas drôle du tout»
Le jury du concours est composé de cinq membres actifs de l’association, dont l’animatrice des ateliers, Francine Collet. Les jurés ne connaissent pas les noms des participants avant qu’ils ne soient dévoilés lors de la remise des prix. Il est décerné au vainqueur 200francs et le recueil cité plus haut, la deuxième place reçoit 100francs et la troisième 50. Un participant ne peut gagner deux fois de suite. «Il faut laisser la place à tout le monde, dit Catherine Venturi. On a même eu un gagnant qui n’était pas de langue maternelle française.» Les gagnants seront connus lors de la soirée annuelle de lecture, le 28mai 2021 à l’Astronex, forcément à Onex.
