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Confinement et céramique à la galerie Ruine

L'artiste contemple ses oeuvres à la galerie Ruine. © FK Des pièces plus abstraites. © FK Arbres et forêts par Eve-Marie Bosshard. © FK
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L'artiste contemple ses oeuvres à la galerie Ruine. © FK

Au cœur des Eaux-Vives, Eve Marie Bosshard défie la pandémie avec un accrochage inspiré des espaces naturels.

Eve-Marie Bosshard, céramiste de la place, s’en est faite une à la galerie Ruine, aux Eaux-Vives. La crise sanitaire n’a pas arrêté cette artiste-là qui pratique son art depuis une vingtaine d’années. Au contraire. Les restrictions sanitaires, qui réduisent les visites de son exposition à cinq personnes et uniquement sur rendez-vous, lui ont permis de respirer. “Sans espaces de culture, musées, cinémas ou théâtres, les gens sont très libres, ils ont du temps et ils le prennent. Ils ressentent un grand bol d’air en arrivant ici, dit-elle. Pour moi, le confinement s’est avéré plutôt positif car les gens n’hésitent pas à s’attarder dans la galerie, j’ai ainsi l’occasion de leur expliquer en détail ma démarche.” Et des visites au 15, rue des Vollandes, elle en a eu depuis le 8 février, date d’ouverture de son exposition.

Ève-Marie Bosshard pratique la céramique depuis ses plus jeunes années. Après des études dans le domaine aux Arts décoratifs, achevées en 1996, elle s’installe dans un atelier à la Jonction. Suivent des voyages, avec son conjoint, un anthropologue danois, avec lequel elle parcourra le monde. Au Pérou, notamment, où elle a l’occasion de s’adonner à son art favori avec des indiens. “L’atelier était fait de trois planches en bois au milieu d’une forêt, et je travaillais avec un tour à pied. J’ai adoré ça, je créais des pièces utilitaires qu’un ami vendait.”

L’artiste, de retour à Genève, s’accordera une pause d’une dizaine d’années, le temps d’élever ses enfants et de se former à l’école sociale. Mais l’appel de la terre reprend le pas. “À chaque fois que je revenais à la céramique, c’était un vrai bonheur, dit-elle.” En 2017, en parallèle à son travail dans le social, elle renoue des liens avec la céramique, en partageant un atelier à la rue des Maraîchers, à la Jonction. Elle s’y trouve toujours.

Eve-Marie Bosshard a longtemps pratiqué la céramique dans le domaine de l’utilitaire, vases, pots, assiettes. Puis, elle y a appliqué ses recherches sur la couleur. Mais les contraintes techniques notamment liées à l’émaillage l’ont dirigée vers son travail actuel. “Sur ces plaques, il y a de l’espace pour la créativité, de la place pour dessiner”, dit-elle.

Ce sont ses dernières œuvres qu’elle expose à la galerie Ruine aux Eaux-Vives. En entrant dans ce lieu délicieusement désuet, une cinquantaine de pièces sont accrochées aux murs. Elles sont souvent accompagnées d’un petit autocollant rouge, signe qu’elles ont trouvé un ami. Ici, rien d’utilitaire, ni pot ni assiette, mais des à plats de terre colorée. Ils sont carrés ou rectangulaires et l’artiste y a apposé différentes couches de couleur. D’abord les pièces sont abstraites, puis elles se transforment en lacs, rivières, montagnes et forêts. “J’adore la nature et me ressource dans la marche, précise l’artiste. Ces plaques sont le résultat de ces moments privilégiés. J’avais envie de les dessiner et de les reproduire.” L’inspiration lui vient également de la mer, en particulier de la Bretagne. “J’ai créé ces dernières pièces l’année dernière, à la fin du premier confinement, j’en avais assez des forêts fermées, j’avais besoin d’espace.” Quant aux œuvres abstraites, elles tirent leur origine des fresques que l’artiste a admirées en Italie: “Le temps qui passe, couvre, efface, recouvre, je m’en suis inspirée pour ces à plats de terre colorée qui s’écaille.”

Comme, faute de restrictions sanitaires, il n’y a pas eu de vernissage, un finissage n’est pas envisageable. Mais on peut se rendre à l’exposition sur rendez-vous (076 223 52 86) jusqu’au 26 février. “Il a deux faces, cet esprit du Covid, conclut l’artiste. Une exposition sans vernissage, ça ne fait pas vraiment sens. On a besoin de ces rites de passage, sans eux, c’est un peu triste.”
Note:
Eve-Marie Bosshard
Galerie Ruine
15, rue des Vollandes
bosshard.evemarie@gmail.com

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Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

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