D’anciens animateurs de la radio associative tentent de mobiliser la population meyrinoise. Ils souhaitent remettre au goût du jour le projet né en 1994 à l’initiative de Michel Chevrolet.
C’est une affaire de cœur qui pourrait renaître. Celle qui lie Meyrin à sa radio locale. Une histoire initiée le 8 octobre 1994, quand la première émission résonnait sur Meyrin FM. Un certain Michel Chevrolet (journaliste puis politicien, décédé en 2012), cheville ouvrière de la radio et de l’association des jeunes de Meyrin, prenait le micro sur le réseau câblé local. Avec lui, une génération de Meyrinois allait faire vivre le média des années durant, installant même la station sur le réseau cantonal.
«C’était une période formidable», se souvient Antonio Hodgers, conseiller national et candidat au Conseil d’Etat. Car lui aussi est passé derrière les micros de Meyrin FM. «Je suis très ému de savoir ce projet relancé. Et ce serait un bel hommage à Michel Chevrolet.» L’initiative vient de quelques nostalgiques. Parmi eux, Eric Cornuz, lui aussi ancien animateur. «Les jeunes ont commencé à ne plus être jeunes», sourit le trentenaire quand il s’agit d’expliquer la dissolution de l’association après quelques vaines tentatives de ranimation. Dès lors, les voix meyrinoises se sont tues. La station émet certes encore, mais elle est réduite à une sélection musicale qui tourne en boucle.
De l’ado au technicien
Créons ensemble la radio de Meyrin.» C’est avec cette invitation que quelques «anciens» de la radio locale, à l’instar d’Eric Cornuz, ont lancé un appel à la population meyrinoise. Lundi, ils étaient une vingtaine à tâter le terrain, à voir ce qu’il serait possible de faire, à proposer leurs compétences ou simplement de la bonne volonté.
Dans un auditoire improvisé sur la piste de danse de l’Undertown se mélangeaient l’ado curieux, une jeune journaliste espagnole récemment arrivée dans la commune ou le technicien aguerri. Face à eux, Eric Cornuz prenait le pouls aux côtés de Benjamin Gobbi. Tous deux ont en commun d’avoir fait leurs premières gammes radiophoniques sur Meyrin FM. Et l’expérience leur a ouvert des portes. «Meyrin FM m’a donné la possibilité de faire de la radio quand j’avais seulement 14 ans, alors je souhaite à mon tour offrir cette possibilité à d’autres», explique Benjamin Gobbi, alias Benji, ancien animateur sur NRJ Léman. Quant à Eric Cornuz, il a passé plus de dix ans derrière les micros de Rouge FM, Radio Lac et Yes FM après avoir débuté à Meyrin. «On repart à zéro, avec un nouveau projet ouvert à tous, pas uniquement aux jeunes. L’ancrage sera résolument local ».
Nouveaux programmes
Suite à l’appel et à la séance, les premiers signaux s’avèrent positifs. «L’éventail de population et de compétences est très intéressant», lâche Eric Cornuz. Un comité sera donc créé afin que les étapes plus excitantes – acquisition du matériel, définition d’une grille de programmes… – puissent démarrer durant l’automne. Avant que les Meyrinois ne retrouvent peut-être la radio locale qu’ils ont tant aimée.
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