Accueil | Thématique | Actu | «Les vitrines, c’est la peau d’une ville»

Partager l'article

Actu | Centre | Non classé

«Les vitrines, c’est la peau d’une ville»

«Les vitrines, c’est la peau d’une ville»

Spécial Prix du commerce genevois / Lauréat de la plus belle vitrine, Francis Traunig combine la vente de détail avec la photographie. Une figure des Pâquis et de cette rue de Berne qui «n’a rien de bernois».

Il aurait voulu poser dans la vitrine, au milieu de la marchandise, entre Isabel et Manuela, les fidèles employées du magasin. Mais les reflets rendent le travail du photographe impossible. Essayons autre chose.

Cette devanture, justement, est la plus belle, selon le jury des Prix du commerce de l’économie genevoise 2013. Elle a permis à Francis Traunig d’empocher un joli chèque et de voir le nom de son enseigne apparaître çà et là. «Elle change chaque mois et s’ouvre à des artistes», éclaire le commerçant de la rue de Berne. Le spectacle qui a séduit l’armée d’experts de la promotion économique associait la marchandise à des Å“uvres d’un peintre handicapé. «Son nom est Alexandre Baumgartner et il vit au foyer Clair Bois, précise Francis Traunig. Ce jeune homme a une énergie à vous décoiffer! »

Ses clients ont posé

Après la visite des lieux, il vous emmène au café, mais pas le premier troquet choisi au hasard. Dans celui de la rue Arnold-Winkelried, à quelques pas, «c’est des gens bien». Elégant et éloquent, l’homme fait très vite comprendre qu’il ne s’agit pas seulement de parler déco et de partager les poncifs classiques qui suivent une récompense. «Partout où je vais, j’observe les vitrines. C’est la peau d’une ville. Elles indiquent sa santé, son énergie, son inventivité. C’est également un autoportrait», dit-il.

Avec Francis Traunig, la notion d’image revient sans cesse. Logique, car pour ceux qui ne le sauraient pas, l’homme cultive une double vie. D’un côté, les costards; de l’autre, la photographie. «Un costume, c’est une image dans laquelle on s’enfile», assure-t-il. Un syncrétisme qui s’est matérialisé dans une longue série de photographies (2000 à 3000 clichés) de… ses clients. «Ici, j’ai découvert que je voyageais en faisant du surplace. C’est l’autre qui venait vers moi», raconte-t-il.

L’appareil à la ceinture

Ce magasin de la rue de Berne a été créé par son père «il y a soixante ans». Dans les années 80, le jeune Francis décide de se «poser» et de reprendre l’affaire après avoir sillonné la planète avec un Minolta pour seul compagnon. Près de trente ans plus tard, si ses «boulots» ont fait de lui un photographe reconnu, il n’a pas quitté son magasin des Pâquis. «J’ai grandi ici. Ce quartier est organique, il bouge tout le temps et moi avec.» Une atmosphère mouvante qui n’épargne pas sa rue de Berne. «Elle n’est pas bernoise du tout!» lâche-t-il dans un éclat de rire. Bien sûr, «elle a ses crapules et une incivilité grandissante. Mais elle est aussi un théâtre où tout le monde se salue. J’ai l’impression que la violence était plus radicale à l’époque. Aujourd’hui, c’est la spéculation immobilière qui change le visage de ce quartier.»

A l’heure de se quitter, Francis Traunig ajuste le foulard en soie qu’il porte autour du cou et remet en place l’appareil photo compact accroché à sa ceinture. Entre le commerce et l’art, l’homme ferait-il le grand écart? «Vendre des fringues et faire de la photo, c’est pareil, rétorque-t-il. On produit du lien.»

 

 

Les autres « premier prix »

Prix du meilleur accueil
Meyrin / Dans une zone industrielle peu accueillante de prime abord, trois spécialistes des vins se distinguent. Kat Morse, Nicky Tieze et Laurence Lévêque (de g. à dr. sur la photo) savent recevoir. «La dimension multiculturelle de notre petite équipe est l’un de nos atouts», explique Nicky Tieze, le gérant de nationalité allemande, entouré de ses collègues américaine et française. Le cellier Mövenpick a à peine trois ans, il est le seul du groupe à Genève.

Kat Morse, Nicky Tieze et Laurence Lévêque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prix «Coup de cœur»
Rue du Général-Dufour (GE) / La photo du poète surréaliste Robert Desnos trône en bonne place. C’est que Catherine Ryser et Bérangère Villeval lui ont emprunté l’une de ses contrepèteries pour baptiser leur boutique de décoration. Le Panapé de Caméla, âgé d’un an et quelques mois, se porte bien. Le jury des Prix du commerce a fait de ce cocon douillet et branché son coup de cœur.

Catherine Ryser et Bérangère Villeval.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La liste complète des lauréats des prix du commerce 2013

 

Partager l'article

J'écris un article
Photo du profil de Luca Di Stefano
Passionné par l’info au coin de la rue, j'ai commencé à écrire dans ma commune de Vernier.
En parallèle, un site Internet consacré au foot des talus, des études et expériences dans le journalisme local ainsi que de longs voyages à vélo ont tracé mon parcours.

Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas affichée. Les champs obligatoires sont indiqués *

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

J'accepte les CGU

Mot de passe oublié

Inscription