Accueil | Quartiers | Centre | Il a fait la course de l’Escalade en armure médiévale

Partager l'article

Centre | Concours | Culture | Loisirs | Sport

Il a fait la course de l’Escalade en armure médiévale

Il a fait la course de l’Escalade en armure médiévale

Ce projet fou était celui de Daniel Jaquet, professeur d’Histoire médiévale à l’Université de Genève et membre de la Communauté européenne de recherche sur les arts martiaux historiques (HEMAC). Parti d’une démarche expérimentale, il voulait prouver qu’une armure de 30 kilos n’était pas un obstacle pour effectuer toute sorte de mouvements et même faire la course de l’Escalade.

Parmi les 30 000 coureurs inscrits à la course de l’Escalade, Daniel Jaquet n’était peut-être pas le plus rapide, mais sûrement celui qui a suscité le plus d’interrogations. Le voyant courir dans sa catégorie « Hommes II » et non la fameuse « Marmite », dédiée aux déguisements, les questions ont fusé. A-t-il perdu un pari ? S’agit-il d’un défi ? Ce professeur d’Histoire médiévale à l’Université de Genève, voulait prouver qu’un combattant en armure, contrairement aux idées reçues, peut effectuer toute sorte de mouvements : chuter, se relever, monter à cheval et même courir plus de sept kilomètres. Objectif réussi qu’à moitié cependant car après avoir accompli un tour et demi en 35 minutes, il est forcé de s’arrêter. Un problème à la chausse, la partie qui protège la jambe, cause un fort frottement sur le genou, l’empêchant de poursuivre. «J’aurais pu continuer la course, mais quand j’ai commencé à saigner, j’ai pensé que j’avais donné assez de mon corps pour la science», plaisante-il. Un échec qui ne fait que renforcer son envie de recommencer en 2014.

Pas un déguisement

Sa réplique d’armure du XVè siècle, il l’a commandée sur mesure à un spécialiste il y a deux ans. La première chose qu’il s’était empressé de faire était de tester la résistance de l’acier. «Beaucoup de gens utilisent l’armure comme un costume, alors que son but n’était pas de faire joli mais de protéger», commente le professeur. Afin d’habituer son corps au port de 30 kilos supplémentaires, Daniel Jaquet a suivi un entrainement durant plusieurs mois. En habit de chevalier, il est même allé faire ses courses ou la cuisine, au grand dam de sa femme, qui préfèrerait qu’il laisse ses expérimentations en dehors de la maison. Les résultats de ses exercices au laboratoire de cinésiologie aux HUG démontrent que la dépense énergétique en armure est supérieure de 40% à la normale.

Comme un équipement de pompier

Auteur d’une thèse sur les duels à la fin du Moyen-Age, Daniel Jaquet base ses recherches sur un large corpus de manuscrits qui décrivent de manière précise l’art de combattre de l’époque.L’armure lui sert alors à reproduire et vérifier les techniques enseignées dans les récits. «Beaucoup de gens pensent qu’un chevalier en armure ne peut monter à cheval qu’à l’aide d’une grue. C’est complètement faux ! L’armure ne pèse pas plus qu’un équipement de pompier», précise-t-il. Sa passion pour le Moyen-Âge, il l’entretient depuis le plus jeune âge. Quatre heures par semaine, il pratique les arts martiaux historiques. Il se trouve également à la tête de la Fédération Suisse des Arts Martiaux Historiques Européens, créée en 2012 et il est membre de la Communauté européenne de recherche sur les arts martiaux historiques (HEMAC). Tous les lundis soirs, il retrouve d’autres passionnés pour s’entrainer au combat avec épée. Un sport non dépourvu de certains dangers. Il avoue avoir souffert de multiples fractures et montre avec fierté ses cicatrices. A 32 ans, il n’est pas près de mettre son hobby de côté. «La seule chose qui pourrait m’arrêter serait mon corps qui dit stop, ou ma femme», ajoute-t-il.

Colloque international

Dans le futur proche, il aimerait organiser par le biais de son association un congrès international afin de réunir les chercheurs de différents pays. Une organisation qui demande beaucoup de temps et d’argent alors que peu de gens sont prêts à financer un tel événement. D’ici 2018, il aimerait également que son activité soit reconnue par l’Office fédéral du sport en mettant en place une formation pour les instructeurs, ainsi qu’un programme d’enseignement pour enfants. En attendant, Daniel Jaquet se prépare déjà pour la 2è rencontre internationale d’arts martiaux historiques européens, du 10 au 12 janvier à St-Cergue.

En partenariat avec le Medialab de l’Université de Genève

 

Partager l'article

J'écris un article
Photo du profil de Andrea Machalova
Etudiante en 2è année du master Sciences de la communication, des médias et du journalisme.

1 commentaire

  1. Photo du profil de Alimuddin Usmani

    Il a sûrement eu besoin d’un bon massage après cette performance 🙂

    Répondre

Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas affichée. Les champs obligatoires sont indiqués *

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

J'accepte les CGU

Mot de passe oublié

Inscription