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Livresse, le café-librairie qui se métamorphose en bar

Livresse, le café-librairie qui se métamorphose en bar

A la rue Vignier à Plainpalais se trouve un café-librairie un peu spécial. Livresse, c’est aussi un bar, de la littérature spécialisée et deux propriétaires engagées dans la cause LGBT. Un lieu qu’elles nous font découvrir.

C’est lors d’une soirée que l’idée prend forme. Véronique Gendre et Veronica Jud ne se connaissent pas vraiment mais ont une envie commune: ouvrir une librairie un peu différente des autres. Un endroit où le client peut boire son café, prendre le temps de lire sans pression commerciale derrière. Si le concept est déjà décliné à Genève, elles vont plus loin puisque café et librairie ne font qu’un et qu’à la nuit tombée, le lieu devient bar.

Des éléments fondateurs

Le monde des livres ne leur est pas inconnu. L’une – Veronica Jud – est bibliothécaire, l’autre, – Véronique Gendre – est libraire. Lors de leurs discussions, elles esquissent quelques éléments fondateurs du projet. Si l’échoppe sera spécialisée dans la littérature LGBT (Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transsexuel), le stock ne doit pas se limiter à cette thématique. Les deux femmes lisent une multitude d’auteurs qu’elles ont envie de défendre et qui ne traitent en rien de l’aspect LGBT. Elles veulent aussi un lieu différent: pas d’échanges commerciaux à tout prix. Bien que le café propose à manger, chacun est libre d’amener son sandwich ou encore les sushis de chez Tanuki (situé juste à côté). Les prix doivent être abordables quel que soit le portemonnaie du client. Les bases du concept établies, il leur faut deux ans pour réunir les fonds et trouver un local. Cours de cafetier en poche, le café-librairie Livresse voit le jour en décembre 2007 à la rue Vignier, à Plainpalais.

Finalement, les choses se sont faites très naturellement. Elles se découvrent des points communs : les femmes, la musique classique, les livres et les chats. (Ndlr : pour se convaincre de ce dernier élément, un tour aux toilettes est nécessaire). Des conflits ? A part des questions de virgule dans le business plan, rien à signaler. Si Veronica Jud s’occupe plutôt du côté administratif, Véronique Gendre est plus tournée vers l’achalandage. Mais rien n’est définitif et chacune peut réaliser les tâches de l’autre.

Une clientèle métissée

Les propriétaires ne veulent pas d’un endroit qui ne serait destiné qu’au milieu LGBT. La thématique a été choisie parce que les deux sont concernées et aussi parce que c’est un marché de niche. L’acte de départ est un peu militant mais elles ne veulent pas s’arrêter à ça. Elles désirent un lieu de rencontre pour tous. Cela fait six ans que Livresse est ouvert et les choses ont beaucoup changé. Les rumeurs de départ (café réservé aux gays et lesbiennes) ont laissé place à une clientèle métissée. Une réussite puisque se côtoient gens du quartier, étudiants, etc. « Le mélange est essentiel ».

Pratiquement, si la clientèle change au fur et à mesure de la journée, c’est le fait de l’ambiance. Le matin, c’est musique classique ; l’après-midi, l’atmosphère oscille entre jazz et soul et au moment de l’apéritif, des airs plus festifs sont appréciés. Autre élément majeur: le café est intégré à la librairie, contrairement aux autres cafés-librairies. Être entouré de livres donne envie de lire. Le lieu est aussi propice aux rencontres. Relativement petit, il est possible d’entendre les discussions des tables voisines.

Exit le coca, ce sont des jus de pomme bio, des gazosa ou des thés spéciaux qui sont proposés. La carte des vins est changée régulièrement et celle des bières propose un choix rare et à prix abordable. Côté nourriture, c’est une amie qui apporte les fondants au chocolat, une autre qui prépare la salade du jour. L’été, le café s’agrandit avec la terrasse.

Quand la librairie se transforme en bar

Dès 18h, tout un système se met en place: la malle est fermée, le bureau devient table, le rideau est tiré. En trois minutes, la librairie laisse place au bar. Une partie des livres restent disponibles. Si quelqu’un veut absolument un ouvrage, celui-ci est mis de côté. Et le vol ? « On fait avec ». La librairie est gérée par « VG » (Véronique Gendre) et « Vera » (Veronica Jud) alors que pour la partie bar, quatre personnes supplémentaires leur viennent en aide.

Survivre sur le marché du livre

Le stock d’ouvrages est assez restreint, faute de place. L’accent est mis sur le conseil à la clientèle. Dans la partie romans, il y a de tout. Les écrits proposés ne sont pas forcément les mêmes que dans les grandes librairies. Les ventes se font majoritairement sur commande ou sur recommandation. Des livres d’occasion sont également disponibles. A lire sur place ou à acheter, ils proviennent des collections personnelles des deux propriétaires ou de dons. Si le côté librairie est bénéficiaire, c’est surtout que le bar soutient l’endroit. « Avec le prix du livre en Suisse, il n’est pas toujours facile de justifier la différence entre euros et francs suisses aux clients ». Les meilleures ventes de la boutique ? Leurs coups de cœur, simplement.

En résumé, Livresse c’est le reflet de l’une et de l’autre.

 

Leur coup de cœur

Veronica Jud « Pietra Viva », Léonor de Recondo
Un épisode de la vie de Michelangelo : le sculpteur se rend à Carrare choisir du marbre pour le tombeau du Pape Jules II alors qu’il est encore bouleversé par la mort d’un ami moine.
« Très beau, très simplement écrit. Tout en finesse, en émotion »
Véronique Gendre « La passion », Jeanette Winterson
C’est le destin de deux personnages. Le premier est un soldat sous Napoléon Bonaparte et le deuxième est une femme qui travaille dans des casinos habillée en homme.
« Un talent de compteuse incroyable. On est propulsé dans un monde quasi magique ».

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3 commentaires

  1. Bonjour,

    Je ne peux que vous déconseiller cet établissement où l’on est très mal reçu. Certains serveurs sont d’une antipathie étonnante et ne semblent pas avoir leur vocation dans le service. On ne s’attendait pas à un cinq étoiles, ni à un endroit génial, tout simplement à un endroit simple et sympa, c’est raté.

    A éviter absolument.

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  2. Hello Vera,
    nice to see pictures from your library/ bar. Impressive. So, did you have still a nice week in ticino?
    Pleasse send your email adress.
    Lots of greetings from Kiel
    Astrid

    Répondre
  3. Ce n’est pas parce que Véronique est ma fille, mais l’article concernant leur affaire à Vera et à elle est tout simplement merveilleux. Bravo et j’espère que l’article passera dans le TDG un de ces mercredis.

    Répondre

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