Comme chaque année, les entreprises s’installent dans le hall d’Uni Mail, dans le cadre du Forum Uni-emploi. Destinée à mettre en relation les sociétés et les étudiants, cette manifestation ne se déroule pas toujours sans heurts. En 2012 déjà , une association syndicale étudiante, la CUAE, avait installé un stand «Chômage & précarité», afin de dénoncer les méfaits des rapprochements de l’Université avec le monde économique.
Cette année, c’est une entreprise en particulier qui a été prise pour cible. A midi, heure de pointe, je suis surprise, comme tous ceux rassemblés dans le hall, par des cris venant du haut. Sur les passerelles surplombant le rez-de-chaussée, un étudiant, mégaphone en main, s’adresse à la foule. « On ne comprend rien à ce qu’il dit ! », se plaint une universitaire à mes côtés. Les paroles du protestataire sont inaudibles pour moi également. Mais des flyers se mettent alors à voler, lancés des étages supérieurs. Les curieux ont alors la réponse à leurs questions : sous un logo « Carghell » dégoulinant de sang, on peut lire : « Dénonçons les méfaits de Cargill ! », une entreprise notamment active dans le négoce de matières premières et de produits alimentaires. En bas, « T.E.P. Tous des Enfoirés de Productivistes ». Au dos du tract, les chefs d’accusation tiennent sur deux colonnes : responsabilité de la montée des prix alimentaires, participation à la déforestation, pollution, pression sur les gouvernements, exploitations, etc. (voir la photo du flyer) Parmi la foule, on voit des regards amusés par le spectacle. Des rires et des applaudissements s’élèvent quand deux des contestataires traversent la passerelle à toute vitesse, coursés par un homme. Après d’autres revendications incompréhensibles, le silence retombe.
Chez Cargill, les mines sont déconfites. Les employés sur le stand semblent mal-à -l’aise. Deux des activistes passent alors, en hurlant : « Barrez-vous ! ». L’un d’eux pose le reste de flyers sur le comptoir de l’entreprise. Et dans les minutes qui suivent, des étudiants approchent le stand, faisant raisonner cette manifestation comme une publicité involontaire…
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- Les flyers qui volaient à travers Uni Mail
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- Une liste d’accusation au dos des tracts
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