Ana Markovic est une figure bien connue des Genevois. Elle a officié en tant que speakerine à la TSR et travaillé en tant que productrice et animatrice à Léman Bleu. Toujours très active dans le milieu de l’événementiel, elle est également co-fondatrice et co-animatrice du cercle privé Speakeasy qui réunit les amateurs de cigares. Rencontre avec la jeune femme qui nous parle avec entrain de ce cercle plutôt unique en son genre à Genève.
Speakeasy est une association à but non-lucratif; elle s’occupe de gérer un lieu, situé en vieille-ville, et d’animer des événements qui gravitent autour de l’association. Les membres ont la possibilité de fréquenter le club du lundi au samedi, ils peuvent y fumer en toute légalité car la loi sur l’interdiction de fumer ne s’applique pas aux lieux privés. La particularité de cette association est d’avoir son propre cercle réunissant les amateurs de cigare, ouvert six jours sur sept.
Le cercle réunit des passionnés de cigare, essentiellement des gens entre 35 et 55 ans, souvent issus de professions libérales. Il est toutefois ouvert à tous dès l’âge de 23 ans et il a une dimension intergénérationnelle car des étudiants ainsi que des retraités, qui ont le point commun d’être des épicuriens, se rencontrent et dialoguent dans une ambiance détendue, le tutoiement est de mise. Cet univers, réputé plutôt masculin, accueille tout de même 12 à 15% de femmes.
« Ce qui me plaît le plus dans le cigare c’est son côté fédérateur, le cercle est également un lieu favorable à la conclusion d’affaires », explique Ana Markovic qui a découvert l’univers du cigare lors d’un voyage en République dominicaine en 2009.
Les membres paient une cotisation annuelle de 450 frs et bénéficient notamment de prix avantageux sur les cigares et les boissons. Ils ont également accès à des voyages organisés à travers le monde. Le prochain voyage se déroulera en juin à Belgrade en Serbie, pays d’origine de la jeune Suissesse. La Serbie ne connait pas d’interdiction de fumer dans les lieux publics comme c’est le cas dans nombre de pays européens.
Une fois par mois, le cercle propose des dégustations. On peut en effet comparer les amateurs de cigare aux amateurs de vin car il y a des produits du terroir, différents palets, une multitude dans la découverte de goût. Le cigare peut se bonifier avec les années s’il est bien conservé.
Les membres de ce cercle ne se contentent pas de consommer des cigares de marques bien connues. Ils jouent parfois un rôle actif dans cette activité. Une dame du cercle a lancé sa propre marque de cigares, produite au Nicaragua et un autre membre est même producteur et fabricant d’une marque costaricaine.
Le cercle, qui compte déjà 180 membres, pourrait bien s’agrandir car le cigare, autrefois surreprésenté dans la consommation des classes aisées, tend peu à peu à se démocratiser.
