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Amélie Jousseaume, relieuse au chevet des livres

Amélie Jousseaume, relieuse au chevet des livres

Objets de notre quotidien, les livres en voient parfois de toutes les couleurs. Dans son petit atelier de Confignon, Amélie Jousseaume, relieuse et restauratrice, leur donne une nouvelle jeunesse. Rencontre avec une artisane passionnée.

Quand elle était enfant, Amélie Jousseaume allait toutes les semaines à la bibliothèque. Lorsqu’après son Bac elle se met en quête d’un métier manuel, c’est tout naturellement que cette amoureuse des livres s’intéresse à la reliure.  « J’ai effectué un stage dans une entreprise et ça a été évident que j’allais faire ce métier, un vrai coup de foudre » raconte-t-elle.

Musées et particuliers

Dans son atelier, elle reçoit surtout des commandes d’institutions genevoises, musées et bibliothèques. Mais elle s’occupe aussi de demandes de particuliers qui veulent conserver des recettes de grand-mère ou les recueils de contes qu’on leur lisait enfant. Son travail est donc principalement dédié à la restauration. « Au début, je faisais plus de reliure, se rappelle-t-elle. Mais maintenant mon travail est à 80% de la restauration/conservation pour seulement 20% de reliure. »

Presque deux métiers différents

Reliure et restauration sont, en effet, des domaines distincts : « Ce sont deux façons de respecter le livre différemment. En reliure, on peut couper un livre au massicot. Sur un livre ancien, jamais on ne va faire ça ! » explique Amélie. Les outils utilisés ne sont donc pas les mêmes : pour la restauration, tous les matériaux doivent être neutres et non-acides, car les interventions du relieur doivent être réversibles. L’artisan utilise aussi des machines d’époque : « On a de vieilles presses et parfois on coud à la main : on ne peut pas utiliser une machine à coudre qui date de la Révolution Industrielle sur un livre du 16ème » précise notre relieuse.

Technicienne, historienne et artiste

Si la restauration plaît tant à Amélie, c’est qu’elle est à la croisée de plusieurs mondes : « Ce travail allie tâches manuelles et intellectuelles. On doit connaître l’histoire des éléments qui constituent un livre pour pouvoir le restaurer. Chaque époque et chaque pays a ses spécificités.». En plus de cet aspect historique et du savoir-faire technique à proprement parler, la restauration de livres anciens exige une part de sensibilité artistique comme Amélie nous le fait remarquer : « Quand vous restaurez un livre, vous rajoutez des éléments neufs pour combler ce qui manque. Il faut alors les patiner pour leur donner un aspect ancien, ce qui exige un certain sens artistique. »

Un métier viable mais qui se perd

Malgré tous ses aspects attrayants, le métier de relieur et restaurateur de livres anciens peine à trouver de nouvelles recrues, la faute à une profession encore méconnue. Pourtant, bien que ce soit un travail de niche, les clients ne manquent pas. « Comme on travaille pour les institutions genevoises, ce n’est pas difficile de vivre de ce métier, mais il ne faut pas espérer faire fortune » confirme Amélie. Les relieurs et restaurateurs ne manquent donc pas de commandes, contrairement à certains artisans qui ne peuvent compter que sur les commandes des particuliers. Et lorsqu’on voit Amélie parler, on se dit que ce travail vaut bien quelques sacrifices financiers : « Le livre le plus ancien que j’aie restauré datait du début du 17ème ; il a traversé les siècles. Devant ça vous êtes toute petite. C’est magique ! »

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