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Une cinéaste à l’honneur à Plan-les-Ouates

Une cinéaste à l’honneur à Plan-les-Ouates

Le 9 janvier dernier, Plan-les-Ouates a décerné le Mérite communal à la cinéaste Elena Hazanov pour « Sam », son dernier long-métrage. Tourné dans la commune, le film dont la sortie en France et Suisse est prévue pour le début de cette année a été primé en 2014 au New York City International Film Festival et à la Mostra de Sao Paulo. Rencontre avec cette réalisatrice qui a à son actif une dizaine de films et documentaires dont la série télévisée « L’heure du secret », diffusée récemment par la RTS.

Cheveux mi-longs de couleur miel, grands yeux clairs et rieurs, Elena Hazanov parle avec enthousiasme de son film « Sam » et des liens qu’elle entretient avec la Suisse et la Russie où elle a passé son enfance.

Elena Hazanov, qu’est-ce qui vous a amené en Suisse et à Plan-les-Ouates en particulier ?
J’ai quitté la Russie à l’âge de 12 ans pour m’établir avec ma famille à Genève. Pour ce qui est de Plan-les-Ouates, c’est le hasard qui m’a fait m’installer ici. J’avais une amie qui habitait à Plan-les-Ouates. Je suis allée lui rendre visite alors que je cherchais un appartement. Le lieu m’a plu, je m’y suis installée. Il y a maintenant hui ans que j’y vis et franchement j’adore.

Pourquoi avoir choisi de tourner votre film à Plan-les-Ouates ?
Tout d’abord parce que le film a été imaginé et pensé à Plan-les-Ouates. Il s’agit d’un projet très personnel. Mon ex-mari a écrit le scénario et il s’est beaucoup inspiré de nos lieux de vie, du quartier et de l’école. Le rôle du jeune garçon, Sam, est d’ailleurs tenu par notre fils, Sacha. Ensuite, il s’agit d’un film avec un très petit budget. Le projet s’est donc développé de manière organique, par exemple en tournant dans mon appartement ou ceux d’amis. Nous avons eu la chance que tout fonctionne bien ; par exemple, nous avons pu tourner dans l’école de Plan-les-Ouates. Du coup, on a été très heureux de pouvoir faire vivre l’histoire de Sam dans les lieux pour lesquels elle avait été écrite et avec les habitants de la commune, dont un certain nombre – des enfants principalement – ont participé au film en tant que figurants.

Comment s’est déroulé le tournage avec votre fils ? Est-ce plus compliqué de tourner avec un membre de sa propre famille ?
Je me suis beaucoup interrogée à ce propos. Mais à postériori, je peux dire que les choses se sont bien passées et même que cela a probablement été plus facile de tourner avec lui qu’avec un autre enfant. Tout d’abord, il faut bien comprendre qu’un enfant n’interprète pas, il est le personnage. C’est sa fraîcheur, sa spontanéité qui font le personnage. Le fait de bien connaître Sacha m’a permis de percevoir ses limites et jusqu’où je pourrais les repousser. Frédéric Landenberg, qui joue le rôle du père, est par ailleurs un ami proche; il connaît bien Sacha. Ça a aussi facilité les choses en permettant d’installer une relation de confiance durant le tournage. Pour Sacha, l’expérience a été positive si bien qu’il joue un petit rôle dans le prochain film de Jakob Berger « Un juif pour l’exemple », d’après le roman de Jacques Chessex.

Parlez-nous un peu du film. Qu’est-ce qui vous a motivé à le faire ?
Tout d’abord, je dois dire que lorsque Georges Guerreiro m’a fait lire le scénario, j’ai tout de suite adoré l’histoire. On a décidé de faire le film rapidement et sans grande recherche de financement. L’équipe de tournage a accepté de me suivre dans cette aventure parce qu’elle aussi était convaincue par l’histoire. De ce fait, l’ambiance sur le plateau était particulière : il y a vraiment eu une flamme, une envie partagée de tourner ce film.

En tant que réalisatrice, trouvez-vous difficile de faire du cinéma en Suisse ?
De manière générale, une des difficultés lorsqu’on veut réaliser un film, c’est de trouver son financement. Mais c’est vrai partout. Ceci dit, la Suisse est un tout petit pays. Faire un film uniquement pour la Suisse romande n’est pas possible, parce le potentiel n’est que de deux millions de personnes, c’est-à-dire un peu moins que la région parisienne. (Rires). Il faut donc travailler différemment, avec des collaborations, des co-productions. Ma chance tient au fait qu’étant d’origine russe, je peux travailler à la fois en Russie et en Suisse et mettre sur pied des collaborations avec ces deux pays. Ce n’est pas toujours simple mais c’est très enrichissant et passionnant de pouvoir tourner ici et là-bas.

La distribution des films est un autre challenge. « Sam », par exemple, sort en France en janvier mais pour la Suisse, ce n’est pas encore tout-à-fait clair. Heureusement, il y a les festivals qui représentent une alternative à la distribution. C’est pour cette raison qu’il y a deux ans, j’ai créé à Genève et Lausanne « Kino, le festival de films de Russie et d’ailleurs ». Mon envie est venue du fait que je voyais des films très intéressants en Russie mais qu’ils ne sortaient jamais en Suisse. Ce qui est paradoxal, c’est qu’il y a un public pour les festivals – l’automne dernier, Kino a eu 10’000 spectateurs.

Quels sont vos projets futurs ?
Ma priorité actuelle, c’est le film qu j’ai tourné le printemps passé à Saint Petersbourg et qui est actuellement en post-production : « Le syndrome de Petrouchka ». J’ai plusieurs autre projets en vue notamment un thriller qui devrait être tourné en Suisse et peut-être une comédie.

 

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Photo du profil de Anne Pastori Pastori
Anne est aux premières loges pour assister au développement fulgurant de sa commune de Plan-les-Ouates. Elle s’intéresse particulièrement à «ce mélange fascinant entre la campagne et l’évolution urbaine qui fait apparaître de nouvelles problématiques.» Experte en communication et réseaux sociaux, passionnée par le graphisme, elle réside et participe à la vie publique de Plan-les-Ouates depuis près de quinze ans.

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