Le 28 mars prochain « Femmes et Intégration » organisera la 9è édition de sa soirée de gala en faveur de l’intégration des femmes migrantes de Genève. A 52 ans la présidente de cette association, Betty KIEMBA fait siennes toutes les revendications en faveur de l’émancipation de la femme. Le 8 mars dernier l’assistante sociale, d’origines congolaises était parmi les manifestantes de la grève féministe aux Grottes. Elle s’est prêtée aux questions de Signé Genève.
Signé Genève : Pouvons-nous connaître les motifs de la création de l’Association « Femmes et Intégration ? »
Betty KIEMBA : Après ma formation à la HETS, j’ai constaté que des femmes et mêmes des familles migrantes avaient de la peine à comprendre le système social, économique et juridique de la Suisse. Nous avons ainsi jugé bon de créer cette association afin de les soutenir dans leur processus d’intégration.
SG : Quelles actions menez-vous sur le terrain ?
B.K : Nous nous engageons à favoriser toute activité qui tend à l’intégration des femmes de tout horizon socio-culturel, promouvoir leurs cultures et leurs compétences. Par ailleurs, nous luttons contre les préjugés et l’exclusion dont peuvent être victimes ces femmes. Nous les invitons aussi à collaborer à la fête annuelle de commémoration de la journée internationale de la femme.
SG : Quelles difficultés rencontrez-vous sur le terrain ?
BK: Certaines femmes sont beaucoup dans le paraître et s’intéressent rarement à l’échange et la réflexion. Quand il s’agit de fêter il y a du monde mais quand nous proposons des conférences thématiques, très peu de femmes sont présentes.
SG : Cette année vous organisez la 9è édition de votre soirée de gala. En quoi celle-ci diffère de celles des années précédentes ?
B.K : D’habitude nous faisons intervenir des experts, des travailleurs sociaux, des décideurs politiques à notre tribune. Mais cette année, sur le thème « Femme lève-toi » nous donnons la parole à des femmes entrepreneuses qui se sont engagées dans des projets entrepreneuriaux ou associatifs, ou encore dans le monde des affaires. Elles vont nous parler de leur expérience et leur engagement dans notre combat de tous les jours qui est celui de l »intégration de la femme migrante à Genève et de l’émancipation de la femme en général. C’est aussi l’occasion pour nous de faire le bilan de nos 9 années d’existence, de remercier tous nos collaborateurs et d’annoncer un nouveau concept.
SG : Malgré des restrictions liées au coronavirus, cette année vous étiez encore parmi les manifestantes pour fêter le 8 mars, vous êtes presqu’infatigable ?
B.K : Oui j’étais aux Grottes avec d’autres manifestantes. Jusqu’aujourd’hui, la plupart des revendications des femmes ne sont pas satisfaites. Du coup nous ne devons pas croiser les bras car le collectif national des femmes en Suisse a décidé qu’on ne puisse pas lâcher la lutte de nos droits.
Propos recueillis par Anderson Makedi