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À Perly, Pierrette Mermier expose à ciel ouvert

Oeuvre faite de produits recyclés. © FK © FK © FK Pierrette jouxte une de ses oeuvres en porcelaine. © FK Vue d'ensemble du jardin expo de Pierrette Mermier. © FK Oeuvre d'art de Pierrette Mermier. © FK
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Vue d'ensemble du jardin expo de Pierrette Mermier. © FK

À deux pas de la France voisine, à la route des Ravières, la céramique est reine.
Pierrette Mermier est une retraitée occupée qui sait tout faire. Elle se consacre à son domaine de 5000 m2, arborisé, avec un jardin potager et un poulailler de trois poules qui font le bonheur des renards! Il n’en reste qu’une, mais elle va en faire venir deux nouvelles. Elle vient de refaire sa maison: «J’en avais marre des couleurs foncées, j’ai tout éclairci.» Au sous-sol, elle dispose de deux ateliers: un de couture, l’autre de céramique, qu’elle pratique depuis quarante ans, et d’un four dans la buanderie. Sur la grande table trônent des fruits, des légumes de son jardin et des bocaux remplis ou à remplir. Pierrette n’a pas le temps de s’ennuyer! «Je n’ai pas besoin de prendre de vacances: j’ai tout sur place», dit-elle.

Elle fait partie de la Girelle, société de poterie de Perly-Certoux, fondée le 8 avril 1978. Une trentaine de membres se retrouvent pour exercer leur passion. Au cours des années, la société a développé de nombreuses pistes artistiques, de la fabrication d’objets utilitaires à la création de sculptures et d’assemblages, en utilisant toutes sortes de techniques. À l’occasion de son 40e anniversaire, la Girelle a présenté une exposition rassemblant les créations de ses 30 membres sur le thème du bol. Elle s’est tenue du 15 au 23 septembre 2018 à la Maison de la douane de Perly-Certoux, fraîchement ouverte, et a présenté 401 bols à un public enthousiaste. J’en fus. Des cours pour adultes ouverts à tous sont organisés chaque année de janvier à mars pour une expérience «découverte». Pierrette expérimente les techniques de la terre, elle en fait venir par mètres cubes dans son garage, qui sert aussi de dépôt pour les céramistes de la région. Elle a donné des cours à des enfants pendant les vacances, de 14 à 17 h durant une semaine, les enfants se mettaient de la terre partout, étaient ravis, mais la première fois, elle a perdu 5 kg en cinq jours, tellement elle était sollicitée! Elle a également donné des cours durant les vacances d’automne et de février.

Elle travaillait dans une étude d’avocats le matin et se consacrait à la poterie l’après-midi. Elle a organisé des expositions de ses œuvres avec des artisans de Bardonnex, de Puplinge. Cette fois, elle a décidé d’en organiser une comme elle l’entendait, chez elle, sur son vaste terrain. Elle s’est inspirée de l’exposition sur piquets de Cartigny «Morte-Terre», par les habitants et artistes, en l’honneur des insectes et des oiseaux, qui eut lien en juin 2021. Elle a commandé une cinquantaine de piquets et, aidée par sa fille Céline et un ami exposant, elle les a enfoncés dans la terre en mai-juin, puis dessiné un tracé de l’un à l’autre. «Tout fut facile, la conception, la réalisation et le flyer», dit-elle avec gourmandise. «C’était plus compliqué pour les 401 bols de la Girelle: il fallait mettre tout le monde d’accord.» Pour les œuvres, elle a sollicité les membres de la Girelle, ses connaissances, sa parenté, des élèves, en tout une vingtaine de participants. Elle-même présente treize œuvres, très différentes les unes des autres.

En sa compagnie, j’ai emprunté le chemin qui conduit d’un piquet à l’autre. J’ai été émerveillée par la variété des créations, l’imagination, le savoir-faire. La céramique est reine, mais on trouve des dessins sur papier plastifié, des assemblages en tissu, en cordage, en bois, en métal, en végétal, il y a même une chaise longue créée par Pierrette pour l’occasion, comme une incitation à prendre le temps de contempler les œuvres et le paysage. Des personnages, des animaux, des monstres, des cercles vous défient du haut de leur pilier, un échassier semble sur le point de s’envoler, un cairn (ou mont-joie) est resté sur le sol, ainsi que des photophores, qui doivent vous guider la nuit. Un village miniature et ses escaliers s’enroulent autour d’un pieu, des récipients attendent l’eau de pluie, des fleurs, des papillons, des poissons frémissent au bout de fils de fer; dans une colonne de verre, des boules bougent grâce à deux capteurs solaires, juste arrivées de Copenhague en parfait état de marche… Je m’arrête à chaque étape, émerveillée par toute cette créativité, prends des photos. J’apprécie tout, mais mon œuvre préférée est cet assemblage coloré fait uniquement d’objets de récupération: boîtes en fer-blanc, ampoules, opercules de crème à café, etc., qui constituent une plante exotique.

«De nombreux visiteurs viennent voir l’exposition, qui a été annoncée dans le village, et bénéficie du bouche-à-oreille. Je les accueille sous la tonnelle, avec une carafe d’eau, leur détaille les créations. C’est un bonheur d’échanger, de voir les gens heureux, qui vivent un moment hors du temps. »Pierrette Mermier est fidèle au poste tous les après-midi, de début juillet à fin août… Il vous reste trois semaines pour découvrir cette exposition originale, dans un lieu aussi accueillant que son hôtesse. Courez-y!

Exposition «à ciel ouvert», chez Pierrette Mermier, route des Ravières 14 (qui part du carrefour de la route de Saint-Julien en direction du Salève), tous les jours de 14 h à 20 h, jusqu’au 31 août

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Huguette Junod s’intéresse très tôt à l’écriture. À douze ans, elle gagne un concours radiophonique pour adultes ; dès l’âge de treize ans, elle publie des contes puis des articles dans différents journaux. Pendant 33 ans, elle est professeure de français à l’école secondaire genevoise, où elle fait connaître la littérature romande. Parallèlement, elle anime des ateliers d’écriture et organise des manifestations culturelles. En 1987, elle fonde les Editions des Sables. Elle a touché à tous les domaines : le journalisme, la chanson, le théâtre, la publicité, la poésie, le récit, la fiction, l’essai, et publié une vingtaine d’ouvrages. Huguette Junod a obtenu le Prix des Écrivains genevois en 1986 pour le récit Ceci n’est pas un livre et en 2008 pour le poème Le Choix de Médée. Depuis janvier 2013, elle écrit chaque semaine une chronique féministe dans « Gauchebdo ».

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