Vous avez dit tagada ?

« Extraits de la nature ou imaginés par nos scientifiques pour vous apporter des émotions et des goûts originaux », voici l’une des promesses tenue par la société Firmenich dont je me serait encore une fois bien passé cette semaine de novembre qui nous permit d’apprécier les couleurs de l’automne mais non ces parfums.

Se fut en discutant mercredi soir dernier avec quelques sympathiques exilés fiscaux sur le perron du complexe immobilier du banquier Benedict Hentsch se trouvant à quelques mètres du cratère ayant remplacé le stade des Charmilles que je fus interrogé sur l’origine de cette étrange odeur qui nous entourait et s’introduisait dans nos petits corps bien habillés. Il était question d’un mélange improbable de fraise tagada qui aurait été trempée dans de l’adoucissant néo-provençal.

Je les aime bien les exilés fiscaux, ils ont souvent des histoires drôles à raconter et sont à l’affut de « bons plans » de la région qu’ils s’empresseront de géolocaliser sur les smartphones avec la bonne orthographe mais là n’est pas la question. J’ai surtout vécu et travaillé sur la rive gauche et ne me suis jamais imaginé en ce temps là que des vagues invisibles de molécules synthétiques envahissait tel le Blob, ce personnage ectoplasmique du film d’horreur de la Paramount picture de 1958 avec Steve McQueen, envahissait donc en s’évertuant à descendre depuis les zones industrielles par les autoroutes de l’air que sont les voies de chemin de fer et la surface du Rhône la moitié du Canton.

Hasards socio-géographiques et cetera, il est vrai que ce n’est pas au Bourg-de-Four ou au Parc Bertrand que l’on peut se plaindre de pollution olfactive ayant un goût de thé vert au champignons de Paris mais effectivement plutôt du côté de la Jonction, de la Servette et de Pâquis et cela 200 jours par an peut-être. La solution à appliquer le plus simplement reste la fermeture des fenêtres qui en hiver n’est pas une précaution trop dure à mettre en place mais qu’en est-il des beaux jours qui peuvent être ruinés par une commande de parfum parisien que nous offrirons à l’être aimé au prochain passage par le duty-free de l’aéroport, que penser de la faune qui a certainement un meilleur odorat que nous ou de nos amis les insectes qui dialoguent entres eux justement par odeurs interposées, les végétaux n’ont-ils pas développés autant des subtilités odorantes pour promouvoir leurs nectars à leur meilleurs clients?

Mais n’en parlons pas d’avantage, ceci est un tabou, laissons ce phénomène qui rapporte des cascades d’argent à l’économie locale nous émouvoir jusqu’aux larmes, nous apporter de nouvelles émotions de nausée et glorifier l’extraction des extraits sans extraits.

Pour ne pas être injuste, se serait sournois, je vous invite à méditer avec un petit mouchoir sur le nez sur les valeurs de Givaudan qui est une entreprise pas plus méchante que Firmenich: « Engaging senses » que l’on peut aussi traduire romantiquement par « Les fiançailles des sens ».

Oups, pardon, se plaindre n’est pas constructif, alors que proposer ?

– Une meilleure isolation des lieux de production afin que les employés des stations de raffinage aient l’exclusivité de respirer des choses étranges.

– Déplacer les centre de productions et ainsi polluer ailleurs par exemple à Fukujima, il parait que le prix du mètre carré s’y est effondré et que les parfums à l’uranium enrichi sont déjà hyper-tendance dans les discothèques dubaïotes car ils brillent dans la nuit.

– Prenons chacune et chacun des cours de parfumerie pour réaliser comme l’on réalise une tarte aux pomme nos propres substances bio.

– Partons ! Quittons cette ville et laissons les en faire ce qu’ils en voudront !

– Le filtre à air des combinaison de cosmonaute peuvent peut-être s’avérer la voie à suivre, pensez-vous que la Nasa pourrait en produire avec casque intégré en taille enfant?

Bons baisers de Genève

Monsieur Snob qui doit ôter son masque si élégant.