L’hôpital est un lieu de soins : la musique joue un rôle incontestable dans le processus de guérison des patients, on en a parlé à maintes reprises et nombre d’articles ont été publiés à ce sujet. C’est l’une des raisons pour laquelle l’Atelier d’Animation faisait la part belle aux concerts et aux animations musicales, dans son programme d’activités socioculturelles pour les patients. En effet, ces prestations amenaient un climat favorable au mieux-être des personnes hospitalisées : le temps d’une chanson, d’un petit concert, ou l’arrivée de toute une fanfare dans le parc, le « séjour forcé » en établissement médicalisé était ainsi dédramatisé et l’anxiété atténuée. Il est reconnu que la musique possède des vertus thérapeutiques certaines.
Nous pensions que pour une personne hospitalisée, déjà coupée de la réalité et de ses repères quotidiens, la musique a toute sa place au sein d’une telle structure. En effet, pourquoi priverait-on un patient de ses chansons préférées ou de sa musique habituelle sous prétexte qu’il est malade ou accidenté ?
C’est pourquoi, grâce notamment au « juke-box roulant » confectionné par nos soins à l’Atelier, nous avions l’occasion d’offrir de nombreuses possibilités d’interventions récréatives et réjouissantes aux patients (voir photos). Nous avions fait le choix d’axer un de nos projets de prestations socioculturelles sur l’éveil musical, le plaisir d’écouter sa propre musique, d’entonner des mélodies connues ou même chanter spontanément, de créer parfois des sons et des tonalités particulières, et aussi de faire vivre aux pensionnaires des moments de convivialité, grâce au partage et à la communication qui en découlent.
A cet effet, grâce à notre « plate-forme » musicale mobile et sa collection de vieux vinyles 33 et 45 tours, les patients pouvaient donc consulter d’anciennes pochettes de disques (qui ravivaient chez eux de nombreux souvenirs), choisir des titres, écouter certaines chansons et même graver les compilations des plus beaux succès, avec les animateurs. Offrir ces productions « maison » ou proposer ces mêmes CD comme lots lors de nos différents concours fut également une attention très appréciée. D’ailleurs un disque rassemblant toutes sortes de mélodies et chants de l’Avent a ainsi pu être réalisé : il nous a souvent servi de support musical lors de plusieurs manifestations du mois de décembre, et lors du grand Marché de Noël dans la cafétéria publique.
D’autre part, l’Atelier d’Animation proposait chaque année une vingtaine de concerts, aux patients et aussi à leurs familles ou visites, en plus du programme d’activités culturelles et de loisirs récréatifs. Grâce aux relations qu’il entretenait avec le milieu artistique, il a pu accueillir de grandes productions, comme l’Orchestre de la Suisse Romande (à trois reprises dirigé par le regretté Armin Jordan) ou l’Orchestre de la Madeleine, les Vieux Grenadiers, la Compagnie de 1602 avec un défilé de costumes typiques, des groupes de jazz comme le Vieux Carré ou les New Orleans Swingers, mais également des ensembles musicaux plus modestes, des chanteurs et musiciens en duo ou en solo, tout autant appréciés.
Par ailleurs, la traditionnelle Fête de la Musique, depuis sa création à Genève en juin 1992, s’invitait chaque année dans les jardins de l’hôpital Beau-Séjour, son site figurant même sur le programme officiel de la Ville de Genève : il n’y avait aucune raison en effet que les patients soient privés de cette manifestation populaire, par le fait qu’ils séjournaient à ce moment-là en milieu hospitalier.
Quatre productions musicales bien diverses durant l’après-midi (disc-jockey ou chanteur, ensemble folklorique ou fanfare, variété internationale et jazz traditionnel), étaient offertes à notre public hospitalier. Avec ses stands de disques, vieux vinyles, cassettes audio, et une buvette tenue par les bénévoles, cette fête rassemblait chaque année près de 180 personnes, dont plus de 70 patients, la plupart du temps sous les grands marronniers du parc et dans la douceur du début de l’été…
Grange
La musique lorsqu’elle se déroulait dans le parc de l’hôpital Beau-Séjour permettaient aux patients de sortir totalement du context hospitalier et ainsi obtenir « un bol d’air » régénérant pour la suite de l’hospitalisation.
Jean-Pierre
Oui, on voyait d’ailleurs tout de suite les visages s’illuminer et une bonne humeur retrouvée pour les pensionnaires : l’effet entraînant des mélodies et des rythmes suscité par la musique faisait revenir la vie dans l’environnement hospitalier.
Meilleurs messages Jean-Pierre