
Bernhard Wiedmer, coiffeur, fils, petit-fils de coiffeurs, tant du côté paternel que maternel, et père d’une coiffeuse, exerce son métier depuis 50 ans dans les Tours de Carouge ! Ses parents, qui avaient un salon à la rue Ancienne, ont été parmi les tout premiers locataires d’une des Tours et sur le conseil du maire d’alors, Edouard Terrier, ont déménagé leur salon de la rue Ancienne au 20 avenue Vibert.
Bernhard a succédé à son père en ouvrant son grand salon Berwil 12 avenue Vibert juste devant les Fontaines « aux alentours » de 1975. Sa fille Marlène, 4ème génération, le reprendra quand il partira en retraite, Pour se faire coiffer par Bernhard, il faut prendre rendez-vous bien en avance, ce qui ne m’arrange pas toujours, mais comme ses multiples clientes et clients, j’en suis très satisfaite et revient toujours vers lui, après mes petites infidélités. Il me comprend, sait que je veux une coupe « naturelle » facile à entretenir moi-même et ne me propose ni teinture, ni frisons, ce que je apprécie beaucoup. Une amie, admirant ma dernière coupe est venue du fond de Chêne-Bourg pour faire sa connaissance et ensuite « enfin oser se regarder dans un miroir».
Pendant qu’il officie, il parle très volontiers et j’aime l’entrendre parler de l’histoire de Carouge : il évoque son enfance dans le quartier des petits commerçants solidaires. Son père faisait scandale en osant fermer deux semaines par an, pour prendre des vacances ! « Tu va perdre tous tes clients », lui prédisait-on. Il raconte sa jeunesse dans le quartier des Tours naissant, avec des voisins fous de joie d’avoir enfin un appartement confortable, après avoir vécu dans les baraques insalubres sur les terrains agricoles de la Queue d’Arve.
J’aime aussi l’entendre parler avec passion de la transmission de son métier. Il est formateur d’apprenti-e-s, commissaire d’apprentissage et placeur de la section genevoise de Coiffure Suisse, c’est dire son implication dans tout le processus de l’intégration dans la profession.
Enfin, c’est un grand voyageur qui raconte ses périples à moto dans sa folle jeunesse et ses vols aux longs cours actuels. J’attrape vite un rendez-vous à la veille de son départ pour le Myamar, l’ex-Birmanie précise-t-il pour l’ignare. Mais il ne perdra aucune cliente : Nicole, 10 ans de maison, et Katia, ex-apprentie devenue collègue, veillent sur le Salon Berwil jusqu’au retour de Bernhard, juste au moment des préparatifs de beauté pour les fêtes.
- © Maryelle Budry
- © Maryelle Budry
- © Maryelle Budry
Philippe de Saab
Tres bel article sur le meilleur salon de coiffure de geneve !