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A Malagnou, on ne plaisante pas avec les paillassons

A Malagnou, on ne plaisante pas avec les paillassons

Deux colocataires de la rue Henri-Mussard ont tenté le deuxième degré sur leur essuie-pieds. Les voisins n’ont pas ri.

Si l’amitié peut s’exprimer publiquement, on notera que parfois, certains préfèrent que ses manifestations ne se hasardent pas à dépasser le pas de la porte. Grégoire et Thierry l’ont appris à leurs dépens.

Les deux colocataires de la rue Henri-Mussard, à Malagnou, s’entendent bien. Récemment, ils décidaient de remplacer le vieil essuie-pieds qui traînait là, devenu la risée des copains. Il faut dire que celui-ci représentait deux oiseaux et un cœur sur un fond gris impersonnel. De quoi conduire n’importe quel esthète du tapis d’entrée à l’apoplexie.

Bref, Grégoire et Thierry découvrent un site permettant l’impression de photos sur paillasson. Séduits par le concept, ils choisissent un cliché pris lors d’un mariage sur lequel on les voit s’enlacer chaleureusement avec, il faut le dire, un brin d’ironie.

Lettre de la régie

Quelques clics, une commande et voici qu’un tapis tout neuf trône devant leur appartement du rez-de-chaussée. Mais le second degré ne plaît pas aux résidents de l’immeuble. Moins d’un mois après avoir relooké leur entrée, une lettre de la régie parvient aux propriétaires. On y évoque des «plaintes émises par les résidants (sic) de la copropriété. En fait, il s’agit de la photo en elle-même qui a été insérée sur ledit paillasson qui engendre quelques mécontentements (…), peut-on lire. Dès lors, nous vous saurions gré de bien vouloir demander de le remplacer par un paillasson «neutre».

Depuis ce courrier des plus formels, Grégoire et Thierry ont retiré ce paillasson, symbole de leur franche camaraderie. «On peut comprendre nos voisins, vu que nous habitons au rez-de-chaussée et qu’ils passent devant notre porte, admet Thierry. Mais on regrette qu’ils ne soient pas venus sonner chez nous pour en discuter. Ça aurait sûrement été plus simple que d’écrire à la régie, non?» Enfin, ont-ils l’intention de remettre le paillasson à leur effigie? «Pas vraiment», dit Thierry, peu rancunier.

Depuis le remplacement, les voisins eux ne se sont toujours pas manifestés. Et devant leur ascenseur, ils peuvent à nouveau apprécier la vue d’un cœur et de deux oiseaux qui se bécotent.

A droite, Thierry exhibe le paillasson de la discorde. (image: LDS)

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Photo du profil de Luca Di Stefano
Passionné par l’info au coin de la rue, j'ai commencé à écrire dans ma commune de Vernier.
En parallèle, un site Internet consacré au foot des talus, des études et expériences dans le journalisme local ainsi que de longs voyages à vélo ont tracé mon parcours.

14 commentaires

  1. Il y en a vraiment qui ne comprennent pas la plaisanterie… Mais ces voisins auraient mieux fait de s’indigner du « cheval empaillé » exposé à Plainpalais plutôt que sur un paillasson amusant…

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    • Entièrement d’accord, nous vivons dans un triste monde… je trouve… pas le courage d’en parler directement avec les personnes concernés… et aller se plaindre à la régie… Jardin d’enfants….
      Pulh & Worrall

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