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A Vieusseux, la garde-robe est un lien social

A Vieusseux, la garde-robe est un lien social

Au cœur d’un samedi calme à la Cité Vieusseux, on s’active dans le local étriqué de l’Association des Jeunes du quartier. Dans l’urgence, deux dates ont été ajoutées. Et si la présence du journaliste s’avère bénéfique, Maud Schepers et Deborah Siffert pourraient même organiser plus souvent des vide-dressing.

Sur les portants à vêtements et câbles tirés spécialement pour l’occasion, une poignée de filles expose ses fripes. Tout est à vendre: des chaussures aux accessoires. Du modèle classique au plus excentrique.

Prétexte à la rencontre

Pour se faire connaître, elles ont pris d’assaut les réseaux sociaux et font un maximum de publicité autour d’elles. «On avait besoin de se débarrasser de ces tonnes d’habits, mais le but premier est d’aller à la rencontre des gens de ce quartier», affirme d’emblée Maud, webdesigner de profession. «Disons qu’on essaie de redorer l’image des jeunes à Vieusseux», complète Deborah, étudiante.

Leur pétillant duo est à l’origine de l’initiative. Toutes deux âgées de 23 ans, elles connaissent le moindre recoin de ce quartier pris en tenaille par les routes de Meyrin et des Franchises. Entre l’entrée et la sortie d’un même parking, à côté d’une imprimerie, leur quartier général s’est temporairement transformé en boutique. «Cet endroit, c’est notre trésor», clame Maud.

Depuis 2006, l’Association des Jeunes de Vieusseux (AJV) occupe le local qui lui a été mis à disposition par la délégation de la jeunesse de la Ville et la Société coopérative d’habitation Genève (SCHG). En échange, Maud, Deborah et leurs compères s’engagent à participer aux événements du quartier. Mais le vide-dressing ne rentre pas dans cette contre-prestation, il relève de leur volonté de créer du lien à la Cité Vieusseux. Un prétexte à la rencontre, en somme.

Un quartier en mutation

«Nous organisons également des portes ouvertes une fois par an. Mais il faut avouer que les gens ne viennent pas souvent à notre rencontre», regrette Deborah. Dans ce quartier de la rive droite condamné à d’importants bouleversements – les immeubles des années 50 attendent leur démolition et 550 nouveaux logements seront créés ces prochaines années – les relations de voisinage ne sont pas toujours aisées. D’autant plus que l’établissement médico-social Les Franchises fait office de voisin direct. «Le problème ici, c’est le bruit. Nous faisons très attention, mais parfois cela tourne à la parano. Il arrive même qu’on nous reproche le bruit de nos pas devant le local», explique Deborah

Volonté d’ouverture

Alors si elles pouvaient changer quelque chose à cette cité qu’elles considèrent comme «tranquille», ce serait les mentalités. Selon Deborah, «un peu d’ouverture ferait du bien». Quant à Maud, elle attend avec impatience de nouveaux aménagements pour la jeunesse «car il n’y a pas grand-chose à part un centre de loisirs.»

En attendant que le quartier subisse le profond lifting annoncé et que la population aille à leur rencontre, c’est avec une invitation à des ventes de fringues qu’elles d’affichent leur attachement à la Cité Vieusseux.

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Passionné par l’info au coin de la rue, j'ai commencé à écrire dans ma commune de Vernier.
En parallèle, un site Internet consacré au foot des talus, des études et expériences dans le journalisme local ainsi que de longs voyages à vélo ont tracé mon parcours.

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