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Aider les jeunes en décrochage à travers l’art

La photographe Cha Gonzalez travaillant avec certains jeunes du groupe. © PAC(O) Carla da Silva (à gauche) et Vanessa Riera fondatrices de l'association PAC(O) © PAC(O) Une des oeuvres de la photographe Cha Gonzalez© Cha Gonzalez
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Carla da Silva (à gauche) et Vanessa Riera fondatrices de l'association PAC(O) © PAC(O)

L’association PAC(O) accompagne chaque année huit jeunes en difficulté.
PAC(O), pour Projets artistiques collaboratifs (et orientations), est une structure de remobilisation et réinsertion des jeunes en rupture scolaire et sociale par les arts visuels et plastiques. Fondée en 2018 par Carla da Silva, enseignante spécialisée et photographe, et Vanessa Riera, éducatrice spécialisée et plasticienne, la structure accueille et accompagne, chaque année, huit jeunes entre 18 et 25 ans. «Il s’agit de jeunes qui ne sont plus intégrés dans des cursus ordinaires, certains souffrent d’angoisses sociales ou de dépression, tous ont une estime d’eux-mêmes fragilisée», précise Carla da Silva. «L’idée était de créer une structure dans laquelle ils se sentent suffisamment bien pour reprendre confiance en eux et se remettre en projet», ajoute Vanessa Riera. PAC(O) propose ainsi une prise en charge globale et un accompagnement social personnalisé sur une durée d’un ou deux ans. Les deux professionnelles s’assurent que les jeunes soient mis à l’écart de la précarité, qu’ils évoluent dans un milieu sécurisant et bienveillant, et qu’ils puissent s’affirmer et être acceptés tels qu’ils sont. Au final, chaque jeune quitte la structure avec un projet de réinsertion en formation qui ne touche pas forcément le domaine de l’art, et si besoin est, il bénéficie encore d’un accompagnement après sa sortie.

Mais pour intégrer PAC(O), il faut montrer un intérêt pour l’art et la création – ses outils de remobilisation et de revalorisation. La structure propose ainsi en moyenne six projets artistiques par an qui font tous l’objet d’une exposition publique, soit dans une variété de lieux dédiés à l’art, soit dans sa galerie. Une visibilité qui valorise les jeunes et participe à la vie culturelle genevoise. Plusieurs thématiques ont déjà été abordées par ce biais: l’identité, la consommation, les stigmates et cicatrices, pour ne citer qu’elles. Sur chacun de ces thèmes, un ou une artiste de renom ou émergeant est invité à suivre les jeunes dans leur parcours qui a pour aboutissement l’exposition collective.

Le thème de l’intimité
La photographe et vidéaste Cha Gonzalez, résidente à Paris, aborde le thème de l’intimité avec les jeunes de PAC(O). Un domaine qu’elle connaît bien puisque l’artiste est renommée pour son travail sur la jeunesse, la nuit, et les troubles sociaux et intérieurs. «J’avais déjà participé à des ateliers photo avec des enfants en difficulté, dit-elle, et je suis à l’aise avec ces gens. Je suis venue trois fois trois jours à Genève et j’ai également suivi ces jeunes par visioconférence. Je les aide sur la technique photo, le maniement de l’appareil, les prises de vues et l’editing. Je leur ai même donné un minicours de retouche sur Adobe Bridge et Photoshop.» Cha Gonzalez leur a également présenté le travail d’autres photographes qui ont travaillé sur cette thématique. Autobiographie, photos de leur lieu de refuge ou de leur compagnon, le travail sur l’image des jeunes en décrochage n’avait qu’un but: se raconter soi-même ou quelqu’un d’autre de la manière la plus sensible possible.

Un regard bienveillant
«Cha a un regard sur l’humain qui est bienveillant et tendre sans être mièvre», indique Vanessa Riera «C’est ce qui nous a plu dans son travail». Akeo, Anais Farinha, Boby, Kevin Kocher, Lucas, Salomé et Smog ont ainsi travaillé avec la photographe durant un mois avec pour objectif l’exposition collective qui valorisera leur travail. Chacun d’entre eux doit y être présenté de façon équitable de même que les travaux de Cha Gonzalez. «Pour l’expo, je vais me faire un peu discrète, dit cette dernière, car ce sont eux qu’il faut mettre en valeur. Le plus important est de les valoriser, car ils le méritent. Leurs photos sont vraiment hyperfortes et je suis vraiment fière de leur travail. Je n’hésite d’ailleurs pas à le leur dire. La thématique de l’intimité touche à des questions de pudeur, c’était un projet un peu risqué, un sujet délicat, mais j’ai gagné leur confiance et suis très satisfaite du résultat.» Et Carla da Silva de conclure: «L’idée est que les jeunes qui quittent l’association PAC(O) le fassent avec une image d’eux plus positive, un bagage culturel et des compétences artistiques et sociales améliorées.» Gageons que ce soit le cas.

«Photographier l’intime» aura lieu le 24 juin à 18 h 30 à la galerie Ruine aux Eaux-Vives. Exposition du 25 juin au 4 juillet. Afin de clôturer la saison 2021-2022, le vernissage sera suivi d’une soirée musicale sur le Bateau Genève animée par les DJ Léa Pohlhammer et Jeremy SunSets. La galerie sera ouverte dimanche 26 juin de 15 h à 17 h, vendredi 1er juillet de 17 h à 19 h, samedi 2 juillet de 13 h à 15 h. Et sur rendez-vous.

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Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

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