C’est justement ce qui fait le charme de cette nouvelle formule du Marché de Noël au sein même du parc des Bastions : un emplacement privilégié, surtout abrité de la bise et du froid ressenti, peut-être notamment grâce à l’authentique enceinte du Mur des Réformateurs. Ce qui n’est pas le cas du Jardin Anglais à cette saison, face au lac, où les vagues soulevées par des vents parfois soutenus à cette période de l’année renforcent encore cette sensation glaciale désagréable.
On se souvient en effet des éditions précédentes où il fallait s’armer de courage, ou s’équiper comme lors d’une expédition en Antarctique, pour aller déambuler dans le village de Noël des versions antérieures. Les emplacements choisis exposaient les badauds en pleine trajectoire de la bise et les embruns : le long de la Promenade du Lac (entre le Pont des Bergues et l’embarcadère du Molard), ou en plein courant d’air sur la Place Longemalle, dans le cadre plutôt tristounet de la ville et ses rues qui se vident rapidement dès la fermeture des magasins.
Alors on ose à peine imaginer ces mêmes conditions météorologiques, et cette ambiance humide et froide que l’on devrait affronter, si le Marché de Noël quitte ce magnifique endroit qu’offre le Parc des Bastions l’année prochaine ; en effet, le magistrat Guillaume Barazzone a indiqué que celui-ci pourrait être déplacé au Jardin Anglais, plutôt décentré par rapport au lieu actuel. De plus, ce secteur nécessiterait l’aménagement (avec des frais supplémentaires) d’un périmètre de sécurité en l’équipant de ces – maintenant traditionnels – blocs de béton pour contrer les éventuelles attaques aux voitures-bélier : le Parc des Bastions, lui, est entouré de murs, de lourdes grilles et de portails en métal.
Avec ces contraintes, sûr que l’on ne comptabiliserait pas cette fois-ci les 250’000 personnes qui se sont rendues aux Bastions l’an passé. Nombre d’entre nous n’y passerions certainement pas plusieurs soirées à traîner entre les stands comme en décembre 2018 : boire un vin chaud en toute quiétude, tout en dégustant saucisse ou foie gras avec les copains après le boulot, à deux pas des transports publics.
Bien évidemment, il y a collusion de dates et de lieux avec la traditionnelle Course de l’Escalade, et la Ville doit trouver d’autres solutions. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle la manifestation sportive a été avancée d’une semaine. Pourtant il semblerait que, comme l’an passé, les deux manifestations ont parfaitement réussi la prouesse de se partager l’espace lors des préparatifs. Car plutôt que d’opter pour un cadre beaucoup moins attractif pour le village de Noël, au bord du lac et ses quais plutôt déserts le soir et la nuit en hiver, pourquoi n’envisagerait-on pas l’option d’investir davantage l’autre extrémité de la Promenade des Bastions pour les festivités liées à la course ? A cet emplacement, côté Palais Eynard, il n’y a en effet aucun chalet ou baraquement du Marché de Noël en préparation qui gênerait les coureurs. Ces derniers pourraient franchir la ligne d’arrivée déplacée à cet endroit, en repassant, par exemple, par les portails se trouvant à la rue Saint-Léger au lieu de passer par les habituels de la Place de Neuve. Ce serait, certes, une organisation un peu différente.
J’engage nos autorités à y réfléchir… Il y va du succès grandissant de ce nouveau Marché de Noël des Bastions, promis encore plus spacieux et plus animé en 2019, avec même une capacité d’accueil du Chalet à Fondue doublée pour cette nouvelle édition.
Donc ne manquez sous aucun prétexte cet événement genevois convivial (d’autant plus si c’est déjà le dernier aux Bastions…), qui entend faire la part belle aux artisans et aux producteurs locaux, du 4 au 31 décembre prochain.
Doppler Laurène
Bonjour Jean-Pierre.
Quel bonheur de te lire et je partage grandement ton avis. Les Bastions offrent un cadre chaleureux, au centre de Genève et plus près de tout pour se rendre dans cette douce ambiance. Encore merci .