Au parc des Chaumettes, c’est barbecue, musique et danse!

Vendredi 19h00, le soleil est rasant. Je m’assieds sur un banc de béton au milieu du parc des Chaumettes, à côté de l’hôpital cantonal. Des dessins d’enfants à la craie tout autour de moi. Un groupe de trois trentenaires prend l’apéro, deux familles nombreuses semblent attendre le grill, sacs de provisions et glacières à leurs pieds. Car vendredi soir aux Chaumettes, c’est barbecue. Organisé par la maison de quartier de Plainpalais. Sur les balançoires, ça rigole. Le chant des oiseaux couvre presque le bruit des scooters.

A 19h15 sonnantes, un groupe de bénévoles arrive, roulant son grill, et s’installe sur la zone piétonne adjacente au parc. Rencontre avec Alberto, qui chaupeaute tout ce petit monde.

«Ce qu’on fait pour la vie de quartier ? Bah franchement, je dois dire qu’on est assez actifs !» Trois soirées de ce type sont organisées au mois de juin pour entamer la saison, puis trois à la rentrée scolaire, «pour rappeler que c’est encore un peu l’été». Pendant juillet-août, il y a plus d’animations. Une roulotte sera installée, aménagée par des adolescents bricoleurs du quartier. Avec de la musique, des petits concerts. Peut-être des cours de zumba, ou de hip-hop. «L’année passée, on a même fait des trucs assez fous, comme une course de chaises à roulettes.»

Un parc longtemps désiré…

«Après, il faut savoir que l’histoire de ce parc est assez particulière, vous connaissez ?» Oui, je connais, j’ai grandi juste à côté. Mais mes souvenirs d’enfant sont assez flous et j’écoute avec plaisir l’histoire que me raconte Alberto : «En 1984, là où nous nous trouvons, il y avait une vieille maison qui a été rasée sous prétexte d’un projet d’aménagement d’un espace vert. Quinze ans plus tard, en 1999, il n’y avait toujours rien.» Pendant longtemps, c’était le parking «sauvage» des employés de l’hôpital. Les habitants, entraînés par la maison de quartier, se mobilisent : actions, pétitions, il faut ici un parc.

En 2004 enfin, les travaux commencent, un espace vert «provisoire» voit le jour. Puis une petite place de jeux est construite et l’inauguration officielle se fait en 2009. Au début, le parc peine à prendre vie. Sans âme, pas grand monde n’y vient. Depuis, la maison de quartier y organise des activités pour y amener les gens. «Un parc comme ça, il faut le rendre animé. Sinon, ça finit mal. Deal, violence, c’est ça qui arrive si un espace n’est pas investi. Ici, ça n’arrivera pas.»

Une dizaine de personnes s’active autour du barbecue. Dans l’herbe, sur les bancs, on mange et on discute, on se rencontre entre voisins. «Tiens, là-bas, c’est la prof de yoga qui s’occupe des salades !» Car toute l’année, de nombreux cours et activités sont proposés par la maison de quartier. Théâtre, couture, cuisine, informatique, il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges. Ce soir, il y a du monde, autant chez les bénévoles que chez les habitants qui viennent profiter de l’opportunité de passer une bonne soirée dans leur quartier. Selon Alberto, «normalement avant 21h00, c’est très calme». Moi je trouve que c’est déjà bien animé. Et qu’une belle énergie se dégage de cet espace encore neuf que les habitants font vivre de façon très conviviale et souriante.