Cadeaux de Noël insolites : et pourquoi pas un objet ésotérique ?

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En faisant un peu « d’histoire » on apprend que, jadis, c’est Jean-Pierre et Marie-Louise Dorsaz qui ont ouvert la voie. Ce sont eux les premiers qui ont fait commerce de livres qui jusque-là se vendaient sous le manteau.

De nos jours, Genève en compte trois : La Librairie Harmonie, L’Arcane 7 et Delphica.

Si La libraire Harmonie préfère distiller ses conseils à ses plus anciens clients, les deux autres ont accepté d’ouvrir leurs portes et vous invitent dans leur monde.
Si Delphica (19 boulevard George Favon) est la plus ancienne, elle a conservé sa tradition littéraire. Des livres de philosophie, d’ésotérisme mais également de religions occidentales ou orientales.

Si à l’origine Delphica appartenait aux Editions l’Âge de l’Homme, elle en a gardé quelques rayons de livres religieux. Si comme partout on trouve des ouvrages sur le Catholicisme, le Protestantisme, l’Hindouisme ou le Soufisme, le rayon des Chrétiens Orthodoxes est bien achalandé.

Toutes les croyances trouvent leurs littératures pour les adultes mais également pour les enfants. Le livre le plus vendus de tous les temps : La bible. Un classique mais un classique, pour adultes, revisité en bande dessinée à l’encre de Chine. Originale et pour amateurs mais ce livre trouve son public, tout comme un livre sur les prévisions astrologiques 2017, signe par signe.

Dans les idées cadeaux on trouve aussi avec l’Histoire Secrète de Genève… aller à la rencontre de la Cité Calvin par la lorgnette ou partir à la rencontre du festival de musiques spirituelles de Fes en parcourant le magnifique livre « L’Esprit de Fes » sans oublier les classiques ouvrage d’Eckart Tolle présenté dans un coffret, les tentures tibétaines (Tanka), des minéraux ou des ouvrages sur les Anges.

Pour vous guider dans vos choix, Zita et Jean-Paul sauront vous aiguiller selon vos aspirations ou recherches.
S’il y a des clients de passages, la clientèle est avant tout une clientèle d’habitués. Souvent des thérapeutes ou de gens en recherche spirituelle ou des initiés mais également des bibliothèques du Canton ayant des demandes spécifiques sans oublier les ventes en ligne.
Pour les petits budgets vous trouverez même un rayon de livres d’occasion.

Dans l’arrière-boutique, Ana, cartomancienne, reçoit, sur rendez-vous, les clients pour les conseiller ou les aider dans leurs attentes ou décisions. « l’important est de rester neutre tout en conseillant au mieux et de façon honnête ».

Depuis 5 ans, Ana enseigne également la tarologie. Tous les mardis soir (ou en stage de week-end), 4 à 5 élèves viennent apprendre cet art encore réservé aux initiés. A la question de la consultation la plus insolite, Ana sourit et répond « une dame est venue pour poser des questions sur son chien » et à l’inverse la consultation la plus difficile « un jeune homme qui ne savait pas comment dire à son père qu’il était gay. Trouver le bon moment pour dire malgré l’incommunicabilité ». En cette fin d’année les questions sont-elles les mêmes que le reste de l’année ? « avec les licenciements en masse beaucoup de gens -dont des hommes- viennent pour leur carrière sachant que la question du couple demeure LA question phare. »

En changeant de quartier, nous arrivons chez Arcane 7 (rue de Berne). Affaire de famille, située en face du commissariat, impossible de manquer cette arcade toute rose.
Si Vanessa est aux commandes, Yvette Borel, la maman, est bien toujours dans les parages. Figure emblématique du quartier, Madame Borel, pleine d’entrain ne déroge pas à sa réputation de « génératrice de bonnes énergies ».

Depuis plus de 50 ans elle officie dans le quartier. Tout d’abord, dans ses jeunes années, à la Mandragore, puis depuis de nombreuses années dans cette arcade.
Univers totalement différent de la librairie précédente. Ici les clients viennent aussi bien chercher des encens que des bougies pour la bonne fortune, un jeu de cartomancie, un livre ou des bougies de rituels.

« Les gens viennent avec leurs croyances. Les Pâquis, c’est le quartier multiculturel et multi-traditionnel par excellence, à nous commerçants de répondre aux besoins de nos clients ». Certains souriront à la lecture de cette phrase mais si on est honnête c’est vrai.

La position centrale de cette boutique permet à une clientèle de tous milieux de venir chercher ce dont ils ont besoin sur le moment. Les gens qui veulent de l’argent viendront chercher ensemble d’encens associés à une bougie verte à allumer le jeudi, selon un rituel bien précis et d’autres une bougie rose à allumer le vendredi pour attirer l’amour (encens appropriés)..
Madame Borel pourrait nous citer des centaines d’anecdotes mais la plus commune elle est quasi quotidienne est «certains entrent en pensant être dans une librairie érotique et non pas ésotérique, mais ils se rendent vite compte de leur erreur ». Comment ne pas rire ?

Dans cette échoppe moins de livres mais beaucoup de jeux de cartes, de pendules, de bols tibétains, d’encens et bougies et de bijoux.
Si Madame Borel tire toujours les cartes pour ses clients, Vanessa elle enseigne les rituels avec les bougies. Mais qu’est-ce qu’un rituel ?
« J’apprends aux gens comment poser une intention. Que ce soit pour de l’amour, un travail ou que sais-je ? L’essentiel est de poser une intention positive. ». En fait, elle explique qu’un rituel est avant tout une demande « faite à l’univers ». Madame Borel enchaîne « bien sûr on a des demandes de magie noire, mais très peu pour nous. Il y a assez de Marabous qui se vantent de la faire et pour très cher. Il faut comprendre que les croyances n’ont rien à voir avec les religions. Certains viennent faire leurs rituels mais ne sont pas pratiquants dans une religion alors que d’autres sont très croyants et pratiquent à leur manière. »

En parcourant le comptoir, le présentoir à pendules est impressionnant de choix. Il existe un pendule « lanceur d’énergie » mais également un pendule « témoin » dans lequel on peut mettre un petit objet ou une mèche de cheveux. Bref chaque pendule a son rôle. Une sorte de matériel adapté à chaque tâche.

Quand on lui demande la différence entre les clients d’hier et d’aujourd’hui Madame Borel répond « bien sûr que la clientèle a évolué. Quand je travaillais à la Mandragore, nous avions certains passants qui se signaient et changeaient de trottoir quand ils arrivaient au niveau de la boutique. Au final, les demandes de la clientèle sont toujours les mêmes et quel que soit le niveau social. Les gens ne cherchent qu’à être aimés pour eux-mêmes et non ce qu’ils représentent. On oublie le rôle social de la cartomancienne. Plus personne n’écoute. Suivant les demandes, nous les orientons vers des médecins ou des spécialistes car notre rôle n’est pas de remplacer un psychiatre pour une personne en détresse. Nous pouvons juste éventuellement alerter qui de droit. ».

Au vu des courants ou des modes, les grands magasins aussi vendent des livres sur les anges, l’astrologie, le Feng Shui, la Kabbale ou de cartomancie « mais les vendeuses n’y connaissent rien, ce n’est pas leur métier. Quand on vend un livre de cartomancie encore faut-il faire la différence entre un tarot et un oracle. Si on prend le Tarot de Marseille*, il est en perpétuelle évolution mais les symboles ou la signification demeure la même. Il faut alors comprendre le client pour savoir si le tarot qui va lui convenir est davantage un Tarot dans la tradition italienne Renaissance ou un Tarot du XXIème siècle. L’oracle est pour une réponse à une question immédiate alors que le Tarot est pour une évolution personnelle».

Pour Noël, les coffrets de cartes avec le livre ont la cote mais également une occasion pour les collectionneurs de trouver des éditions limitées ou de luxe comme le Grand Tarot Belline tranché or, sans oublier les neuvaines ou les petits bijoux.

Dans ces cavernes d’Ali-Baba, chacun pourra trouver son bonheur, que ce soit une consultation (pour soi ou à offrir) chez la cartomancienne ou des petits cadeaux originaux, insolites mais qui à coup sûr feront plaisir.

* Tarot de Marseille : dossier sur le sujet à paraître la semaine prochaine