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Carouge change

Carouge change

Carouge change… la petite cité artisane laborieuse qui fut la nôtre au XXème siècle s’efface devant de nouveaux besoins de grands bâtiments d’habitation, de bureaux, tous plus vastes et plus confortables que ceux qui faisaient notre vie. Les locaux de fabrication et d’entrepôt, bricolés par les artisans, encore si présents ces dernières années, comme des fantômes de cette vie de travail, sont voués à la démolition prochaine. Le célèbre « ilôt des menuisiers » est sur le point de disparaître, d’immenses immeubles ont anéanti les bicoques des Noirettes et des Caroubiers. Récemment j’ai eu un choc en découvrant que l’usine « Similor », inauguée en 1917, fleuron de la métallurgie genevoises, n’avait pas été épargnée. Il n’y a maintenant qu’un grand vide… dépollué, et certainement des projets immobiliers. Le jardin  qui entourait   la cure catholique de ses mousses et de ses vieux arbres fruitiers et qui fut convoité par l’architecte Botta est actuellement creusé pour accueillir un immeuble social.

Je parcours Carouge, nostalgie et appareil photo en bandoulières…  Un groupe de petits immeubles m’attendrit particulièrement, les maisons « Familia » de la Fondation Emma Kammacher (première femme, socialiste, à présider le Grand-Conseil en 1965, ne l’oublions pas !) à la Fontenette. C’est dans ce type de maisonnettes, près du Pont Butin, que j’ai vécu mon enfance. Enfant unique, je n’ai jamais souffert de la solitude. Tous les enfants des petits immeubles de six appartements se retrouvaient à longueur de journées sur le terrain central. Les parents jetaient un oeil de temps en temps et nous nous criaient de rentrer, sans quitter leurs appartements, les mamans n’avaient pas à rester assises sur les bancs à tricoter à côté du bac à sable…   Quand ils partaient « en ville », ils nous confiaient à la famille voisine sans problème. Pas de supports de jeux,  juste des arbustes où nous construisions des cabanes, et de l’espace vert. A la route de Veyrier, je retrouve cette ambiance : des enfants jouant dehors librement, des légumes et des fleurs poussant aux pieds des immeubles, des vélos sous les balcons, des lessives qui sèchent au soleil, quelques arbres pour rêver à la forêt… Ces maisons vivent leurs derniers mois, à côté d’eux s’érigent les nouveaux immeubles de sept étages (plus rez )où 335 familles seront logées dès le mois de mars.  A des prix défiant toute concurrence , grâce aux volonté conjointes de la Fondation et de la commune ! s’enthousiasme un conseiller municipal architecte.

Entre les anciennes maisons décaties et les nouveaux bâtiments scintillants, une barrière de séparation, sur laquelle un joyeux drille a écrit « Je vous aime, les voisines » !

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1 commentaire

  1. Auparavant,les petits immeubles décrépis et glouton en énergie dont vous êtes si nostalgique n’avaient-ils pas remplacés quelque chose d’autre afin de pouvoir vous accueillir?Aujourd’hui 335 familles seront très heureuses de vivre dans des appartements très bon marché,modernes,durables et de qualité.Ne vous en faites pas,ils pourront aussi appeler leur progéniture depuis leurs fenêtres malgré les quelques étages de plus.Le monde change constamment et certaines personnes seront aussi nostalgique que vous lors de la démolition de ces nouveaux immeubles dans quelques décennies…Préserver le centre historique carougeois cela ne fait aucun doute mais le reste devrait soit se transformer en musée,night club, bar,théâtre ect…(usine similor) ou muter vers un futur architectural durable et novateur.Carouge se doit aussi de se moderniser,se rénover;car énormément de bâtiments sont actuellement vétustes et hideux dans les alentours du centre historique.Bonne soirée

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