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Catacombes Carougeoises

Catacombes Carougeoises

Mystérieux béton, révélateur de fantômes. Vous ne me croyez pas ? Vous pensez qu’une fois de plus, je déraisonne ? Alors, suivez-moi.

Lieu : place de Sardaigne. Qui dit catacombes, dit sous-sol, donc parking. Que vous soyez un habitué des lieux ou un usager épisodique, je suis certaine que vous êtes passés devant ces faces mortuaires sans les voir. Je les ai découvertes il y a quelques mois et ce jour là mon œil devait être plus aiguisé qu’à l’accoutumée. C’était un samedi, le garage étant assez plein, je finis par trouver un emplacement au deuxième niveau. J’avançai ma voiture entre les deux lignes blanches, débouclai ma ceinture et m’apprêtai à couper le moteur, lorsque mon regard fut accroché par un visage terrifiant figé dans le mur et éclairé par mes phares. Je n’en croyais pas mes yeux ! Une tête de mort coulée dans le ciment ? Impossible, me direz-vous. Après être sortie de mon véhicule, je me suis rapprochée du portrait et l’observai attentivement ; les deux orbites noirs, l’ovale de la figure, la marque des narines, le contour de la bouche, rien ne manquait.

En prenant du recul, cette inquiétante fresque se dévoilait encore mieux.

Etant de nature imaginative mais sachant garder le sens des réalités, je me suis demandée si par hasard c’était l’œuvre d’un artiste avant-gardiste non répertorié ou simplement un « tag » élaboré à l’aide d’un pochoir.

Restant sans réponse face à ce sombre phénomène, je m’éloignai en direction de la sortie et là quel ne fut pas ma surprise de découvrir d’autres sinistres faciès. Soudain, je compris. Adieu peintre contemporain, adieu sépulture secrète ou que sais-je encore ?

Ces images incrustées n’étaient que les traces laissées par les horodateurs, qui jadis étaient fixés dans la maçonnerie et ont depuis été remplacés par un système de péage avec carte.

Bien que cette énigme soit résolue, j’aime l’idée qu’une simple trace de vis puisse dévoiler quelque chose d’étrange.

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