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« Ce journal est devenu une motivation pour les gens comme moi, en galère »

« Ce journal est devenu une motivation pour les gens comme moi, en galère »

Vous les croisez souvent à la sortie des Coop ou des Migros, proposant avec sourire, qu’il pleuve ou qu’il neige, un journal pas comme les autres dont le contenu ne parle ni de politique (à quelques phrases près), ni de sport et vous n’aurez pas non plus droit à la page people. Par contre, vous y trouverez de la poésie, des reportages, des chroniques de vie, de la bande dessinée, des énigmes et j’en passe… Mais qu’est-ce donc que ce journal ?

A mon avis, une bonne partie d’entre vous doit connaître cette « Feuille de trèfle », journal bimensuel vendu et conçu en partie par des gens en rade qui en tirent quelques sous pour rendre leur vie plus agréable, pour se sentir utile ou, simplement, pour le fait de rester en contact avec la population.

Créé par l’association « Carrefour-rue », la « Feuille de trèfle » compte en son sein Jean-Philippe que j’ai eu le plaisir de rencontrer pour une interview. Morceaux choisis :

Jean-Philippe, j’aimerais savoir ce qui t’a amené à travailler pour ce journal ?
Ben, tout a commencé à l’époque où je traînais dans la rue. C’était vraiment la dèche et un jour, en passant au bateau « Genève », j’ai rencontré un ami qui vendait ce journal et qui m’a fait rencontrer les responsables. Par la suite, j’ai appris qu’on pouvait aussi y participer, pas seulement en le vendant mais en travaillant sur le contenu et vu que j’adore écrire, cela a été un réel plaisir pour moi. Aujourd’hui, j’y tiens même une bande dessinée!

Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté de plus important ?
Tout d’abord, le rapport avec les gens que j’avais un peu perdu, voir oublié. Bon, je ne tombe pas à chaque fois sur des personnes sympathiques mais la majeure partie du temps, ce sont vraiment des rencontres magiques. Et ce sont ces rencontres qui m’apportent beaucoup.

Une anecdote à partager ?
Oui, pas forcément très drôle mais c’est une réalité. Je vendais « la feuille » devant un commerce. Il pleuvait et j’étais abrité à l’entrée. Un vigile est venu vers moi et m’a demandé de dégager de l’abri, donc, sous la pluie. En gros, j’ai dû me déplacer d’un mètre, seulement un mètre pour qu’il me laisse tranquille. Mais enfin, c’est surtout la gentillesse des gens qu’on garde en mémoire.

Une envie pour la suite ?
Pour « La feuille de trèfle », je souhaite qu’on gagne plus de lieux afin de la vendre et de la faire connaître davantage car depuis quelques années maintenant, ce journal est devenu une vraie motivation pour les gens comme moi, en galère.

Jean-Philippe, vendeur de la « Feuille de trèfle » (image: Cédric Voirol)

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