Quelques jours déjà après l’inauguration du CEVA/Léman Express, nous avons constaté par un jour de pluie que de l’eau s’infiltrait vers des escaliers menant à la voie 1 et coulait même sur des marches, dans la gare de Champel-Hôpital. Est-ce que l’étanchéité de l’enveloppe du bâtiment est compromise ? D’ailleurs le jour de ce reportage-photo, des ouvriers s’affairaient activement sur un échafaudage pour colmater les fissures les plus apparentes, en y appliquant à grands coups de pinceau un enduit spécifique.
Dans le vaste tunnel piétonnier qui franchit la colline, avec les tapis roulants qui mènent de la halte de Champel au début de l’avenue de Beau-Séjour et le site des HUG, on remarque des rigoles aménagées au pied des murs : elles ont certainement pour but d’évacuer les éventuels écoulements d’eau relatifs aux infiltrations. Est-ce que l’on verra apparaître des stalactites sur le plafond d’ici quelques années ? La nature reprend souvent ses droits et se moque parfois des réalisations humaines, surtout si celles-ci sont réalisées en souterrain…
Par ailleurs, on observe à plusieurs endroits, dans ce même passage, d’autres problèmes d’étanchéité puisque des traces bien visibles sont apparues simultanément ; on y voit également de longues lézardes et des craquements dans le béton projeté sur la voûte du tunnel. Des auréoles brunes et jaunes démontrent des traces d’humidité, et des coulures blanchâtres se sont formées au travers des porosités des parois (voir photos ci-dessus).
En 1972, lors de la remise en eau au-dessus du parking sous lacustre du Pont du Mont-Blanc au centre-ville, il y eut aussi nombre d’infiltrations : ça « pissait » d’ailleurs d’un peu partout – ce qui a bien évidemment inquiété plus d’un automobiliste utilisateur du garage – mais cela avait été, semble-t-il, prévu par les ingénieurs et les architectes. C’était donc un phénomène « normal » et tout est rentré dans l’ordre par la suite, le tassement différentiel a été bien géré, appuyé par quelques travaux de réparation. Ce sera certainement aussi le cas des gares du CEVA concernées.
D’autre part, n’oublions pas que la structure extérieure des gares du Léman Express, sur le canton de Genève, est constituée principalement de verre et de fer : avec leur exposition à la pluie et aux intempéries, est-ce que ces édifices sont destinés à rouiller comme le fameux « Monolithe », oeuvre imaginée également par l’architecte Jean Nouvel à l’occasion de l’Expo02 ? Pour rappel, le Monolithe trônant sur l’arteplage de Morat à l’époque, avait été élaboré par le même concepteur des gares du CEVA : il s’agissait de cet immense cube rouillé de 34 mètres d’arête, flottant à 200 mètres du bord du lac de Morat.
On n’espère pas, car ce « container décati » en a dérouté plus d’un…. Cependant dans le premier cas, il s’agissait d’une installation originale et éphémère parmi les attractions par excellence de l’exposition nationale, au contraire des bâtiments des gares du CEVA appelés notamment à durer.
Affaire à suivre donc…
NB : non, le titre de mon article n’est pas mal orthographié ! Lorsqu’un verbe se termine par « d » et que l’on fait une liaison, il est prononcé comme un « t ». Pour ce type de verbe, il ne faut pas ajouter de « t » euphonique, donc pas « prend-t-elle », qui semble pourtant plus correct. On écrit en effet : « comprend-il ? Prend-elle ? Attend-on ? » La langue française est caractérisée par sa richesse mais aussi par sa complexité… !