
A Retouche Minute, à la rue de la Filature à Carouge, les doigts de fée de Maria Longo réalisent des exploits en deux temps trois mouvements
L’arcade sise à la rue de la Filature passe presque inaperçue. Pourtant, Retouche Minute existe depuis 1974, ce qui en fait l’atelier de couture le plus ancien de Carouge. Dans la vitrine, du fil, des ciseaux, un fer à repasser et surtout une ribambelle de machines à coudre. Dont une retient notre attention. Prix: un an de salaire au début du siècle, est-il inscrit à son chevet. «C’est la machine de mon grand-père. On a toujours été dans le textile dans la famille. Mon père travaillait dans les broderies de Saint-Gall» dit Werner Gebert, 81 ans, l’œil pétillant et le sourire malicieux. C’est lui qui a fondé Retouche Minute en 1974. «J’étais le premier à ouvrir un atelier de retouche sans aucune vente. A l’époque, tout le monde me disait que ça ne marcherait jamais.» Preuve du contraire, ce tailleur saint-gallois, venu à Genève en 1954 pour apprendre le français, y est resté.
Une clientèle variée
La clientèle abonde. De Bardonnex, Versoix, la campagne carougeoise et même de Lausanne. Pourtant, à Retouche Minute, cela fait belle lurette que Werner n’est plus aux manettes. Depuis 1985, pour être précis. C’est Maria Longo qui officie depuis cette année-là. «Moi, je ne suis que toléré ici, sourit Werner Gebert. Je ne viens que pour donner quelques coups de main.»
C’est que notre tailleur saint-gallois a la bougeotte. En 1985, il est parti faire le tour du monde et a remis son atelier à Maria. «Elle avait envie de reprendre le magasin et c’était la seule qui en était capable», lâche Werner.
Coudre, repriser, tailler
Depuis, Maria Longo perpétue la recette textile saint-galloise à la rue de la Filature: elle change des fermetures éclair facétieuses, retouche des longueurs de manches inadéquates, raccommode des trous de mite dans des jerseys britanniques («A la main, car on ne peut pas faire autrement»), rétrécit pantalons, jupes ou robes. Passée maîtresse dans l’art de l’ourlet depuis plus de quarante ans, Maria, Italienne originaire des Pouilles, coud à Retouche Minute depuis plus de trente ans. Et elle en a vu défiler des robes.
Une robe d’exception
Comme celle-ci, dont elle montre fièrement la photo. «Il s’agit d’une robe de mariée qui passe de génération en génération. C’est hors de prix! Un prince arabe me l’avait amenée il y a quelques années. Sa fille était de plus petite taille que sa mère et il nous a fallu raccourcir la robe. J’en avais les mains qui tremblaient, il ne fallait rien couper, en vue des générations à venir, et surtout ne pas perdre une seule perle! Un travail de bénédictine.» Ou ce pantalon en cuir dont l’étiquette affichant un prix de 2239 euros pendait encore à la ceinture et qu’il a fallu raccourcir, «mais pas trop…» Ces travaux d’orfèvre du fil ont un prix, bien sûr: celui du temps. «Quand on accepte une commande de ce genre, on bloque l’atelier, car cela prend beaucoup de temps, alors on ne le fait pas trop souvent», dit Maria Longo.
Une chose est sûre, à la bien nommée rue de la Filature, on sait traiter le fil à sa juste mesure.
Fabien Kuhn
- La couturière Maria Longo à l’oeuvre. © FK
- Walter Gebert, avec un de ces ciseaux en acier de tolède. © FK
- Walter Gebert, avec un de ces ciseaux en acier de tolède. © FK
- Walter Gebert au travail. © FK
- L’atelier Retouche Minute compte plus de 1200 bobines de couleurs différentes.© FK
- Walter Gebert, fondateur de l’atelier présente ses ciseaux de couture. © FK
Christine Colombo
Bonjour j’ai quelques combinaison un peut trop grand pour dames et une veste homme d’hiver à mon mari
Mon n’a-t-elle 0794137798 merci beaucoup si vous me répondez
Thomas Bulciolu
Bonjour, je vous contacte car je possède une veste de costard qui a deux trous. Un toute petit et un autre de 6 mm. Seriez-vous en mesure de le réparer? Si oui, à quel prix? Les trous seraient-ils encore visibles? Merci d’avance et bonne journée.