On ne passe pas souvent à pied sur la passerelle surplombant la route du Pont-Butin, entre le chemin du Bac et la route des Grandes-Communes, au Petit-Lancy. Un axe relativement peu accueillant, de grandes entreprises de part et d’autre de la route… Sauf peut-être si on habite dans le coin ou que l’on participe au parcours « Genève, ville et champs », un itinéraire ralliant le Bois de la Bâtie à Bernex, à visiter du 13 juin au 4 octobre 2014.
Le mot d’ordre de la manifestation ? « Interroger les modes de cohabitation entre la ville et la campagne », ceci à l’aide d’une multitude de supports, tantôt artistiques, tantôt informatifs, parfois assez conceptuels… Pour revenir au site mentionné en introduction, il s’agit de l’une des installations qui m’a particulièrement intriguée lorsque j’ai suivi le tracé en ce dimanche après-midi ensoleillé…
Un liquide verdâtre…
Contre la barrière du pont, un immense tuyau à plusieurs étages. Dans ce tuyau transparent, un liquide verdâtre circule. En lisant les panneaux qui accompagnent l’installation, on comprend qu’il s’agit là d’une culture d’algues, ou plus précisément d’un photo-bioréacteur… Les micro-algues ont besoin de soleil pour grandir, ainsi que d’une « nutrition basique », dans notre cas du gaz carbonique, justement fourni par la pollution des voitures roulant à quelques mètres de là .
Mais quel intérêt de faire pousser des micro-algues en pleine ville, me direz-vous ? Et bien, il s’agit d’une matière première pouvant être transformée en des produits comme des colorants naturels ou des acides gras. « Ces ingrédients naturels sont déjà utilisés dans des nutriments, des compléments alimentaires, des produits pharmaceutiques et cosmétiques », nous dit le panneau d’explication. La fabrication de ces produits constitue plus ou moins 20% de la matière produite, alors que les 80% restants seront utilisés pour créer de l’électricité et de la chaleur. Génial, non ?
Une nouvelle énergie renouvelable
L’installation éphémère prouve donc au grand public, du moins aux curieux qui s’arrêteront à cet endroit peu conçu pour les piétons, que l’on peut avec relativement peu de moyens, créer de l’énergie propre, de façon très locale. Si le projet en est ici à un stade expérimental et à toute petite échelle, le dernier panneau informatif du pont nous apprend que de telles installations ont déjà été conçues aux Etats-Unis, en Australie et en Nouvelle-Calédonie, à plus grande échelle afin d’être intégrées sur des façades de bâtiments, afin de réduire leur consommation d’énergie.
Et plus que de fabriquer de l’électricité, les micro-algues de ce type ont également la vertu de réduire la pollution. Une installation plutôt révolutionnaire donc pour l’avenir de nos villes ! N’hésitez pas à aller y jeter un coup d’oeil si cela vous intrigue, le reste du parcours est tout à fait intéressant aussi ! Au programme, dégustation de bières locales à Loëx, jeu de croquet au bois de la Bâtie, animations diverses et curieuses découvertes !
