Accueil | Quartiers | Centre | Dans le bruit des souffleuses

Partager l'article

Centre | Environnement

Dans le bruit des souffleuses

Dans le bruit des souffleuses

En faisant mon footing ce matin, j’ai croisé une classe de la crèche Bertrand. Les enfants se rendaient au marché de l’avenue Peschier (il y a déménagé pendant les travaux du CEVA sur le Plateau de Champel où il avait pris ses quartiers). Voir ces bambins choisir des légumes de la région m’a rappelé que les éducateurs et les éducatrices de la petite enfance font beaucoup d’efforts pour sensibiliser les enfants aux thématiques écologiques. Mes filles ont toutes fait connaissance avec Trilouette, une marionnette qui leur a appris à trier leurs déchets, lors de leur passage respectif à l’Espace de vie enfantine Bertrand. Les menus concoctés par les cuisiniers sont labellisés Fourchette verte: ils sont faits avec une bonne dose de produits régionaux. Et cette pédagogie continue en primaire. Bref, pour faire entrer dans le crâne des petits que la planète est fragile et qu’il faut faire des efforts au quotidien pour la préserver, on en fait des tonnes.

Lorsqu’au tour suivant, j’ai croisé des jardiniers travaillant au ramassage des feuilles dans le vacarme des souffleuses, je me suis dit que ce parc était un beau résumé des contradictions dans lesquelles l’homme de ce siècle a le don de s’enfermer. Pourquoi diable continuer à utiliser des souffleuses qui fonctionnent à l’essence? « Tout le monde est mécontent, confirme un cantonnier rencontré aux abords du parc. Les passants veulent des trottoirs propres, mais ils trouvent les engins trop bruyants et pas écologiques. Nous, qui les utilisons, les trouvons trop lourdes. Personnellement, à la fin de la journée, j’ai vraiment mal au dos. » C’est vrai: j’ai soulevé la souffleuse à bout de bras et je ne me vois pas crapahuter harnaché avec ce poids des heures durant. Et il y a encore le bruit, qui n’irrite pas que les passants: les jardiniers et les cantionniers sont obligés de travailler avec des casques lorsqu’ils utilisent des souffleuses.

Reste que ces machines sont efficaces. « En une heure, j’abats le travail d’une journée au balai », dit un autre cantonnier. Interdire l’usage de ces machines ne serait pas sans conséquence. Mais n’y a-t-il pas moyen de faire plus écolo, histoire de sauver la face? « Il existe des modèles électriques. Ils sont plus légers. Nous avons demandé à ce que nous puissions en avoir. Mais ils coûtent 3000 francs l’exemplaire. » Mes interlocuteurs me rassureront tout de même: en ville de Genève, ils ne sont autorisés à utiliser les souffleuses qu’entre novembre et décembre. C’est déjà ça. Et dans votre quartier, vous avez vu des souffleuses ce jours-ci?

Partager l'article

J'écris un article

2 commentaires

  1. Ils y a aussi de nombreux chômeurs qui pourrais les remplacer à coup de balais.

    Répondre
  2. Les souffleuse de feuilles sont autorisées du 1er octobre au 31 janvier. Sauf le dimanche et jours fériés, sauf la semaine de 20h00 à 08h00, sauf sur les chemins forestiers. (art 108 du RE tranquillité publique)

    Répondre

Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas affichée. Les champs obligatoires sont indiqués *

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

J'accepte les CGU

Mot de passe oublié

Inscription