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De Rheineck à Genève pour l’émancipation des femmes

Amir Kazemi Amir Kazemi Amir Kazemi et Roya Akbari
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Amir Kazemi et Roya Akbari

Lundi 23 avril, Place des Nations

Le soleil montre timidement ses rayons lorsque je pars à la rencontre d’un jeune homme au short bleu et au franc sourire, corde à sauter verte à la main. Ce jeune homme c’est Amir Kazemi, un athlète iranien de 27 ans, qui a décidé de parcourir 400 kilomètres à travers la Suisse en 41 jours. « Je me sens bien d’avoir accompli ce projet ! Le fait de terminer ici, à Genève, est ce dont je rêvais depuis longtemps. J’en suis très heureux, malgré la fatigue accumulée » ajoute-t-il avec spontanéité. Coureur de demi-fond professionnel, qui par ailleurs, s’entraîne pour les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, Amir a pourtant décidé de sauter à travers la Suisse. Simple performance physique ? Non, si l’athlète a décidé de monter ce projet c’est avant tout pour lier sa passion à une cause humaine qui l’anime : l’émancipation économique des femmes et des filles du monde entier. Militant dans l’âme, c’est suite à son travail en tant que coach sportif et éducateur dans une organisation active dans la lutte contre le travail des enfants en Iran, qu’il a décidé de dédier le Swiss Jump Rope à la cause féminine : « j’ai compris que c’était les mères qui étaient les meilleures gestionnaires de familles et que, si elles n’avaient ne serait-ce seulement qu’un petit soutien financier, elles pourraient faire des miracles ». C’est ainsi en 2016 qu’il commence à planifier la traversée de l’Helvétie à corde à sauter ; une idée de ses amis, pour sensibiliser davantage du fait de la difficulté du challenge.

2 heures de « sauts » quotidiens, du lundi au vendredi

C’est donc début mars qu’Amir démarre cette folle aventure à Rheineck (SG), accompagné de son amie Roya Akbari. Les aléas de notre cher climat ces deux derniers mois, les journées bien remplies, la fatigue physique et psychologique ne sont pourtant que des petits tracas sans importance pour Amir qui préfère garder en mémoire « la chaleur, l’amour et la bienveillance des habitants. Ils m’ont beaucoup aidé et ont contribué à porter le projet. Le plus grand challenge a été d’éveiller les consciences et je pense que nous y sommes parvenus, ici en Suisse ». Organisé et financé de manière indépendante, il a donc fallu aux deux acolytes un sacré courage et une ténacité à toute épreuve. Sans aucun sponsor ni dons personnels, ils ont cependant pu compter sur les réseaux sociaux et sur des plateformes telles que « Couchsurfing » (service d’hébergement temporaire et gratuit, de personne à personne). Tout au long des 41 étapes, Amir a également eu l’opportunité d’intervenir dans les écoles primaires, les universités (Université de Saint-Gall notamment) ainsi que dans les maisons de quartier dans le but de sensibiliser la jeune génération à la situation des femmes et des filles dans le monde ; en plus de leur montrer que chacun d’entre eux a le potentiel de bâtir un projet pour une cause humanitaire.

L’arrivée à Genève, plus qu’un symbole, un appel vibrant à toutes les nations

Partant de son expérience en Iran ainsi que de son engagement en faveur des femmes et des filles, Amir s’est naturellement tourné vers l’organisation CARE International et son programme « Associations Villageoises d’Epargne et de Crédit » pour la désigner comme bénéficiaire du projet Swiss Jump Rope. Il souhaite que tous les dons soient adressés à ce projet d’émancipation des femmes de CARE International. Fondée en 1945, CARE International est un réseau mondial de 14 membres nationaux ayant une vision et une mission communes pour vaincre la pauvreté mondiale et qui accorde une attention particulière aux femmes et aux filles. L’arrivée à Genève était donc une évidence pour les deux jeunes iraniens, « les gens ici sont familiers avec les causes humanitaires. Le projet trouve donc à Genève toute sa résonance car c’est le coeur de nombreuses institutions humanitaires et le siège principal des Nations unies en Europe ». Le Swiss Jump Rope ne sera pas le dernier projet d’Amir et Roya puisqu’ils prévoient d’ici quelques mois, de partir à vélo du point le plus au nord de la Finlande, pour arriver une fois de plus en Suisse, traversant ainsi de nombreux pays européens. Toujours pour la bonne cause, évidemment.

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