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Débourser une fortune pour un conseil juridique? Pas avec la PJE

© Anouk Pernet

Assise sur une chaise dans un grand local de la Maison de Quartier de la Jonction, je fais face à huit yeux vifs et concentrés. Quatre membres du comité de la Permanence juridique des Etudiants écoutent mes questions. Ils en ont l’habitude : à ma place se succèdent 10 heures par semaine des personnes qui cherchent des réponses et des conseils. Leurs interrogations tombent dans l’oreille attentive des bénévoles en service à ces heures-ci. Leur point commun de ces derniers ? Jeunes, étudiants en droit, ils ont décidé d’investir leur temps gratuitement pour partager leurs connaissances avec ceux qui en ont besoin.
Présentation de la PJE et des motivés qui la font vivre.

Quand juriste rime avec humaniste

L’association est née il y a de cela 25 ans. Issue d’une initiative d’étudiants, elle fait alors partie intégrante de l’Association des Etudiants en Droit. A présent, après avoir pris son indépendance vis-à-vis de l’Université et vu défiler grande quantité de membres, la Permanence prospère. Le nombre de ses bénévoles actifs a dépassé la vingtaine, et les heures de réception ont doublées.

Les jeunes gens derrière cette organisation rêvent, pour beaucoup, de devenir avocats. L’expérience que leur offre la Permanence juridique des Etudiants leur permet d’approcher un des aspects de cette profession, le conseil juridique. “Même si certains clients peinent à faire la différence entre juriste et avocat, tient à préciser une membre de la PJE. Nous ne pouvons pas représenter les gens.” Néanmoins, cela permet aux étudiants de mettre en pratique le savoir qu’ils emmagasinent sur les bancs de l’Université.

Mais l’acquisition d’expérience et d’une ligne avantageuse sur le CV ne sont pas les seules raisons qui attirent ces juristes amateurs. L’envie de venir en aide à autrui leur tient énormément à cœur. Mener cette activité de façon bénévole leur apporte énormément, comme en témoigne le webmaster de la PJE : “Quand il a fallu choisir ma filière universitaire, j’ai pris droit pour avoir une formation qui puisse être utile dans la vie de tous les jours. Je ne voulais pas quelque chose qui manque d’humanité, car le contact avec des personnes de différentes extractions sociales, qui n’ont pas la même vie que nous, c’est important. Ça permet de relativiser notre existence. Et on retrouve cela avec les clients ici.”

Un travail d’équipe pour une réponse optimale

Les membres de la Permanence se retrouvent aux heures d’ouverture par groupe de quatre ou cinq. Le travail d’équipe est une caractéristique primordiale de la PJE. Il permet tout d’abord de pouvoir se séparer pour accueillir deux clients à la fois. En outre, les étudiants ayant tous un niveau de formation et une spécialisation différente, chaque avis apporte une plus-value qui les rapproche d’une réponse optimale. “L’idée de travailler en groupe balance le fait qu’on ne soit que des étudiants. Chacun peut apporter un point de vue supplémentaire, pour qu’on puisse assurer la meilleure solution pour le client”, justifie le président de l’association.

Viennent alors les clients. Ici, pas de profil type. De la personne n’ayant pas les moyens de s’offrir des conseils juridiques à l’homme d’affaires en costard-cravate, ils se succèdent mais ne se ressemblent pas. Avec ou sans rendez-vous, ils viennent recueillir des conseils sur des questions juridiques diverses, comme le divorce, les assurances sociales, les poursuites ou le droit des étrangers. Multilingues, les jeunes juristes donnent à leurs interlocuteurs la possibilité de s’exprimer dans leur langue maternelle, ce qui peut s’avérer crucial pour une analyse reposant sur une bonne compréhension des faits. Autre avantage, leur âge encourage plus qu’il n’inquiète. “Cela rassure les clients d’être face à des jeunes qui sont prêts à les écouter. Ils sont surpris de ne pas voir une personne en costard derrière un bureau en acajou. » De plus, il n’hésite pas à renoncer au jargon pour s’exprimer dans un langage très simple, ce qui est apprécié par leur vis-à-vis.

Les étudiants font donc de leur mieux pour apporter des réponses à leurs clients, même si ce n’est pas toujours des plus évidents. “Nous avons déjà résolu des cas fictifs en classe. C’est une chose de le faire sur papier, mais ç’en est une autre d’avoir la personne en face. Les sentiments sont parfois difficiles, même pour nous, mais on essaie de rester neutres et de ne pas montrer notre état d’âme. Et ça, ça change de la théorie ! “ Malgré ces difficultés, les membres de la PJE sont fiers de leur succès. Hormis les rares cas de délai dépassé, un conseil juridique est toujours prodigué, parfois suite à plusieurs entretiens, pour les cas les plus complexes. “Ce n’est jamais arrivé qu’on laisse partir la personne en lui disant qu’on n’a pas de réponse. » ABE.

 

Adresse de la PJE :
Rue du Village-Suisse 3
1205 Genève

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Photo du profil de Anouk Pernet
Avec une carrière de journaliste dans ses projets futurs, la benjamine des reporters de quartier fait ses premiers pas de reporter chez elle, à Versoix. La mission de cette étudiante en sociologie : tisser des liens avec ses voisins, relayer l’information de sa commune en ciblant particulièrement les plus jeunes «qui ne se connaissent pas forcément, au contraire des générations précédentes. »

2 commentaires

  1. Deux choses qui amélioreraient l’article :

    – plus de paragraphes !
    – les coordonnées et le site de la PJE (quand même) : http://www.pje-ge.ch

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    • Photo du profil de Anouk Pernet

      Cher Michel,
      Merci pour votre commentaire! N’ayant pas pu mettre moi-même cet article en ligne, je suis aussi surprise que vous de l’absence de paragraphes, qui y étaient sur la version de base… Je rectifie ceci dès maintenant!

      Répondre

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