
Avec le soutien d’un centenaire survivant du génocide des Arméniens, une partie de sa famille donne son sang pour le lancement du projet Blood For Memory.
Il y avait du monde ce samedi premier novembre au centre de transfusion sanguine des Hôpitaux Universitaires de Genève. Une dizaine de personnes soutenant le projet était présente. Seuls trois d’entre eux ont pu effectuer leur don, en raison des restrictions liées au don du sang.
Raviver une solidarité
Le geste est très important pour Kegham Avedisyan, 100 ans, dont la famille est survivante du génocide des Arméniens et lui-même de camp de travail forcé en 1942. Pour ce Genevois depuis plus de 50 ans, «c’est vital de rappeler aux gens de rester vigilant et d’instaurer une solidarité avec ceux qui en ont besoin. On peut tous avoir besoin de sang. Grâce à Blood For Memory, on peut faire un acte pacifique pour commémorer des actes tragiques».
«Ce n’est qu’un début, notre but est de faire dédier 1.5 millions de don du sang », indique Lucy Baghramian, coresponsable du projet. Blood For Memory a été lancé récemment dans le cadre de la commémoration du centenaire du génocide des Arméniens, qui avait fait 1.5 millions de victimes. «Le concept est global, nous ne nous arrêtons pas seulement à ce génocide, mais à tous les crimes commis contre l’humanité. Les victimes ne choisissent pas de donner leur sang. Aujourd’hui, en leur mémoire, nous décidons de donner le nôtre et nous souhaitons que beaucoup d’autres suivent», précise Vanik Baghramian, également coresponsable de Blood For Memory.
Un acte concret
En 2013, Genève ne couvrait que 70% de ses besoins en don du sang. Blood For Memory vise à redonner un élan aux dons. «Contrairement au Ice Bucklet Challenge, c’est une action directe visant à sauver des vies, sans gaspillage», analyse Alec Avedisyan, petit-fils du centenaire présent samedi.
«Le projet encourage chacun à aider sa communauté, où qu’il soit. Au delà de l’acte de mémoire, la dédicace sur notre site internet est un moyen pour chacun de mobiliser son entourage à faire de même», conclut Audrey Selian Matian, coresponsable du projet.
Blood For Memory, mode d’emploi
Après le don de sang, la dernière étape se passe sur le site bloodformemory.org, une plateforme de dédicaces au projet. «Les donneurs sont invités à dédier leur don de sang sur le site», explique Lucy. Le procédé, extrêmement simple, s’effectue en trente secondes chronos. « Nous sommes aussi actifs sur les réseaux sociaux et nous encourageons les donneurs à publier les photos de leurs dons s’ils le souhaitent », complète Vanik.