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Des squatteurs de canapés au café de la Barje

Des squatteurs de canapés au café de la Barje

Depuis quelques semaines, je suis inscrite au couchsurfing, ce moyen de logement alternatif pour durée temporaire qui fait le bonheur des routards, ou simplement de personnes en déplacement qui souhaitent éviter l’hôtel impersonnel et visiter une ville en présence de locaux. Le principe est simple : lorsque je suis chez moi à Genève, j’héberge voyageurs et travailleurs de passage en mettant à disposition mon canapé, mes bonnes adresses et la table de ma cuisine pour des repas partagés. Cela me permet de rencontrer des gens aux parcours intéressants et ainsi m’évader, sortir de ma routine… Puis quand j’aurai des vacances et que je serai à l’étranger, c’est moi qui me ferai loger et aurai ainsi l’avantage de visiter le pays en question de l’intérieur, en bonne compagnie.

Pour la petite histoire…

Ce type d’hébergement, convivial et gratuit, commence depuis quelques années à faire des émules à Genève. Né aux Etats-Unis en 2004, il s’est propagé dans le monde entier pour compter aujourd’hui sept millions de membres dans 100’000 villes. Avec le slogan Share your life (partage ta vie), une alternative à l’hébergement classique s’est rapidement imposée, mettant en avant les valeurs de simplicité et d’échanges culturel et humain.

Après quelques temps, j’apprends que les couchsurfeurs genevois (hôtes et invités confondus) se réunissent à fréquence hebdomadaire au café de la Barje, rue de la Coulouvrenière. L’occasion pour les nouveaux arrivants de rencontrer du monde, pour les âmes esseulées de trouver un hôte de dernière minute, pour les Genevois de souche de pratiquer des langues étrangères pour pas cher, bref, de passer un bon moment tous ensemble autour d’un verre.

Une communauté hétéroclite

Je me rends donc mercredi soir au meeting et découvre une partie de la communauté couchsurfeuse. On m’apprend que c’en est qu’une « toute petite partie, parce qu’en été par exemple, il y a foule ! » D’une tablée de moins de dix personnes en début de soirée, on se retrouve rapidement à une vingtaine voire une trentaine de personnes accoudées au bar, faisant connaissance, partageant bons plans et souvenirs de voyage, en anglais, en tentatives de français, avec des notes d’allemand et de polonais de ci, de là.

Les profils sont très diversifiés, beaucoup d’expatriés installés à Genève depuis quelques mois ou années, qui ont connu les galères des débuts dans une ville étrangère et qui accueillent aujourd’hui les nouveaux arrivants. « Le problème, me confie Monika, de Pologne, c’est que j’aime bien héberger des gens mais souvent on me demande de faire visiter la ville, et je ne la connais pas encore assez ! » « Moi j’habite en colocation, me raconte sa voisine canadienne, alors je dois respecter la tranquillité de ma colocataire. Mais si ça ne tenait qu’à moi, j’hébergerai des gens tous les jours, c’est tellement sympa ! »

Un valaisan nouvellement inscrit, qui hésite à franchir le pas, me demande si j’ai déjà eu de mauvaises expériences. Non, après avoir connu huit prêts de mon canapé, je n’ai que de bons souvenirs. Tours touristiques improvisés, anecdotes incroyables, bons repas, des parfums d’ailleurs dans mon quotidien…

Envie d’en découvrir plus? Rendez-vous mercredi prochain à 20h00 au café de la Barje, chacun est le bienvenu.

 

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