
Très différentes l’une de l’autre, elles donnent deux images sympathiques de notre ville.
La rue Saint-Joseph, au coeur du Vieux-Carouge, fait notre fierté et notre originalité, grâce à ses nombreuses artisanes créatrices qui travaillent dans leurs ateliers et exposent leurs oeuvres dans les vitrines, perpétuant ainsi la tradition du Carouge laborieux et artiste : les couturières Evelyne Curty, Mireille Donzé, Anne-Claude Virchaux, C’Bos, les modistes, créatrices de chapeaux, Zabo et Anja, la céramiste Maya Guidi, la fleuriste Minamoune, les savonnières « Autour du Bain » et d’autres encore. Les femmes créatrices sont plus nombreuses, mais le plasticien horloger Jean Kazes et le chocolatier Philippe Pascoet se défendent bien ! Le travail magnifique de ces artistes rend Carouge attractive et contribue à sa renommée. Mais nous savons qu’il n’est guère lucratif et qu’il est fort difficile d’en vivre. Dans une prochain billet, je présenterai une de ces artisanes. Admirer leurs vitrines et un plaisir de toutes saisons
La rue des Noirettes (allusion aux noyers), toute proche du quartier des Acacias situé en Ville de Genève, date de la fin du 19ème siècle et évoque un passé industriel, du temps de « MotoSacoche » et « Les Laiteries réunies ». Il reste très peu de traces des usines et industries du quartier des Noirettes, les terrains ont été progressivement voués à l’habitat et aux bureaux et les immeubles ont remplacé les hangars et les terrains vagues. Pourtant, entre les constructions récentes plutôt luxueuses subsistent encore quelques vestiges de ce passé ouvrier : des habitant-e-s et commerçant-e-s qui se connaissent encore, se saluent, s’entraident, quelques « maisons Familia » curieusement crasseuses, de minuscules cours et jardinets, une maison rouge pleine de charme, où s’est installé un charmant restaurant naturellement nommé « La Maison rouge », une ancienne fumisterie rendue à la vie, elle aussi grâce à une restauration de haut vol : « La Fumisterie, chez Ernest » et le cinéma « Pigalle » d’avant guerre, où fut inventé le cinémascope, est devenu, grâce au travail d’une équipe motivée, un théâtre à succès, « L’Alchimic ».
Tout récemment, grâce aux interventions de l’Association des habitant-es du quartier, la rue des Noirettes a été restructurée dans un but écologique : trafic automobile réduit, élargissement des trottoirs, valorisation des chemins piétonniers, et surtout végétalisation de la rue ! Des bacs à fleurs et légumes ont été installés sur d’anciennes places de parkings où entre des bacs s’épanouissent maintenant des choux, des cardons, des épinards et des fleurs !