Oui, le mois de mai 2018 s’est montré particulièrement humide et frais par rapport à avril, ce dernier ayant effectivement été le 2e ou 3e mois d’avril le plus chaud depuis le début des mesures pour bon nombre des stations et peut-être même pour l’ensemble de la Suisse. Le thermomètre a en effet affiché jusqu’à 27,5° à Genève, soit 10 à 12 degrés au-dessus des normes saisonnières, avec un soleil particulièrement généreux. Entre froid et grisaille persistante, mars non plus n’a pas été extraordinaire et n’a presque pas laissé transparaître le printemps. C’est l’une des cuvées les plus hivernales depuis qu’on enregistre les données météorologiques. Dans la plupart des régions, le soleil n’a jamais aussi peu brillé, sauf peut-être en 1986. Fort de toutes ces observations peu conformes au bon déroulement habituel des saisons, que va donc nous réserver alors le mois de juin ?
Bon, il est vrai qu’à cause de la proximité du Lac Léman qui influe sur le climat des villes riveraines, les conditions climatiques en mai, du côté de Genève, peuvent se traduire par de fréquentes après-midis pluvieuses. En outre, cette année nous avons eu seulement 14° de température maximale les 1er et 13 mai, alors que la minimale indiquait 6° le 2 mai. Comme les chauffages centraux avaient déjà été mis hors service – pour la plupart des immeubles – depuis la fin avril, beaucoup de locataires ont quasiment grelotté dans leurs appartements à cette période. Ce sont donc leurs factures individuelles d’électricité qui vont encaisser le coup, nombre d’entre eux ont en effet dû utiliser des chauffages d’appoint pour passer le cap, ces derniers appareils étant très gourmands en énergie. Nous avons cependant quand même eu un agréable 26° durant la journée les 24 et 25 mai : rien à voir toutefois avec les 29° enregistrés en 2003 !
En montagne, au cours de ce même mois de mai, la hausse des températures et les écarts qu’il pouvait y avoir entre le matin et l’après-midi s’accompagnaient de recrudescence des précipitations. Ce temps perturbé s’est même prêté plusieurs fois à de fréquentes formations orageuses, souvent violentes et ponctuées de grêle, dans l’après-midi ou au cours de la soirée. A la fin du mois, la suisse alémanique et particulièrement les cantons de Zurich et d’Argovie, ont également été balayés par de violents orages aussi accompagnés de grêle en quantité, ce qui a occasionné d’importants dégâts.
Nos météorologues préférés nous ont dit que ce temps bousculé provenait notamment d’un « marais barométrique » coincé entre deux anticyclones. D’après les statistiques sur 30 ans, le 31 mai à Genève il a plu à 20 reprises sur 30 ce jour-là : donc ce qu’on a subi cette année à la même date n’a apparemment rien d’exceptionnel.
Maintenant, il ne nous reste plus qu’à oublier rapidement ce mois de mai, qui a d’ailleurs fait capoter le dicton « en mai, fais ce qu’il te plaît » : réjouissons-nous des beaux jours qui devraient finalement arriver et dont on a tant besoin. Ils sont en tous cas attendus pour illuminer le tout prochain Bol d’Or, comme la Fête de la Musique, rendre les promotions des écoles et d’autres manifestations joyeuses : ces périodes festives doivent nécessairement se dérouler sous des cieux genevois cléments et magnifiquement ensoleillés.