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En mémoire de leur fils, un couple de médecins lance une bourse pour étudiants

En mémoire de leur fils, un couple de médecins lance une bourse pour étudiants

Le 10 août 2013, Nicolas Pechère disparait dans un accident de voiture en Australie à l’âge de 23 ans. En son souvenir, ses parents, Antoinette et Marc Pechère-Bertschi, tous deux médecins genevois, lancent le Fonds Nicolas Pechère distribué sous forme de bourses afin d’aider les étudiants de la Faculté de médecine genevoise à mieux saisir la réalité médicale dans les pays défavorisés. Le fonds entre en fonction dès ce semestre. Rencontre.

En troisième année, les étudiants en médecine doivent obligatoirement effectuer un stage en communauté, afin d’appréhender un problème de santé avec une approche mixte : médicale, sociale et culturelle. «Le stage peut être effectué en Suisse ou à l’étranger mais certains étudiants doivent renoncer à cette opportunité pour des raisons financières, explique Marc Pechère. Le  Fonds Nicolas Pechère a pour but d’aider à surmonter cette difficulté.»

Allier l’enseignement à l’humanitaire

La bourse aidera ainsi des étudiants de la faculté en leur permettant de parfaire leur formation. «Ce stage est important, car il influence la formation des futurs médecins et leur pratique en leur permettant de mieux saisir les aspects d’un monde multiculturel, détaille François Chappuis, président du comité du Fonds Nicolas Pechère et Professeur associé à la Faculté de médecine. De plus, certains thèmes choisis traitent de maladies exotiques pouvant être importées en Suisse, préparant ainsi les futurs médecins à mieux les diagnostiquer et les traiter.»

Les étudiants découvrent d’autres manières de pratiquer la médecine, avec des moyens plus rudimentaires et des maladies locales rares sous nos latitudes. «Nicolas a eu la chance de pouvoir partir dans une léproserie au Népal. Cette expérience l’a beaucoup touché», se souvient Antoinette. Le couple souhaite que d’autres étudiants puissent profiter d’une telle expérience.

Le fonds sera administré par l’association 2nd Chance. Elle développe la chirurgie reconstructive dans les pays en voie de développement (voir plus bas). «Nicolas faisait partie de l’association. Il était même l’incarnation des principes que porte notre structure : avoir un grand cœur et être tourné vers les autres. Durant son stage, nous l’avons mandaté pour rendre un rapport, afin de savoir si une mission devait être lancée, indique Pierre Quinodoz, président de 2nd Chance et chirurgien plasticien. Nous participons à ce projet, car il mêle enseignement et action humanitaire.»

Fonctionnement du fonds

Une fois le projet accepté par la Faculté de médecine, l’étudiant peut demander une bourse provenant du Fonds Nicolas Pechère. «Les premières bourses seront attribuées dès ce semestre par un comité composé de 6 représentants», expose François Chappuis.

Le fonds délivrera cinq bourses par année pour financer les stages. Chaque bourse est dotée de 2’000 francs couvrant la plupart des frais de l’étudiant, soit le billet d’avion et la nourriture. Il vise à pourvoir des bourses pendant au moins 10 ans. «Nous souhaitons récolter au minimum 200’000 francs. Pour l’instant, nous avons la moitié de la somme. Si nous avons plus, nous pourrons faire plus encore», conclut Marc Pechère. Le fonds peut aussi soutenir des projets de coopération concrets, proposé par l’étudiant.

2nd Chance

Lancé par des médecins genevois en 2010, 2nd Chance développe la chirurgie reconstructive dans les pays défavorisés. «Lors de catastrophe, on reconstruit les maisons mais pas les victimes. Les personnes vivront mutilées », explique Pierre Quinodoz, président de 2nd Chance et chirurgien plasticien. Notre objectif est de résoudre ce problème en formant des chirurgiens locaux à la chirurgie reconstructive». Celle-ci ne coûte pas cher, mais nécessite de bonnes connaissances. «Les transmettre, c’est notre objectif, indique le président. Une équipe se rend dans le pays choisi et formes les chirurgiens locaux. La formation comprend une partie pratique avec le traitement d’autochtones. Ensuite, le suivi du patient se fait par télémédecine». Cette formation est assez unique, car tout se fait hors d’Europe et vise un effet boule de neige. «Les chirurgiens formés pourront à leur tour enseigner à leur confrères régionaux», résume le président.

En savoir plus:

Le Fonds Nicolas Pechère

Le rapport du stage à Léproserie népalaise remis à la Faculté de médecine

 

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2 commentaires

  1. Bravo pour cette belle initiative en mémoire de votre fils.
    Isabelle et Emmanuel Sanz

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    • Merci

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