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Exem connaît l’Escalade comme sa poche

Exem connaît l’Escalade comme sa poche

Emmanuel Excoffier, alias Exem, auteur de BD, illustrateur et grand coureur de fond sous le soleil, entretient un rapport bien particulier avec Genève et son Escalade. Interview

Alors qu’il vient de boucler Un train d’enfer , quatrième volet de la rétrospective de l’intégrale de ses affiches et tirages limités, Exem, lové dans sa petite galerie de la rue Vautier, à Carouge, et entouré des innombrables illustrations et affiches qui scandent sa carrière, se révèle être un grand connaisseur de Genève et en particulier de l’Escalade. Un événement et une course qui lui tiennent très à cœur puisqu’il a participé entre 25 et 30 fois sur le total des 38 courses.

Exem, vous êtes Genevois. Que représente cette ville de si particulier pour vous?

Entre mes 20 et 30 ans, j’ai complètement changé mon point de vue sur Genève, que je trouvais auparavant coincée et étriquée. Ma première BD, L’œil de Pallas , autre nom de la déesse Athéna, traitait des événements du 9 novembre 1932 (ndlr: fusillade tragique sur la plaine de Plainpalais lors de laquelle l’armée suisse tire sur la foule, tuant 13 personnes) . Et j’étais tout le temps fourré aux archives pour m’informer sur cet événement. Je me suis alors dit que cette ville était sacrément intéressante. Elle a un côté provincial qui me convient très bien. On a cette petite mer et la montagne à proximité.

Et l’Escalade dans tout ça?

L’Escalade, je m’y suis mis en 1987. J’avais déjà participé à de nombreuses courses. Le départ, à l’époque, était donné à la promenade du Pin. 1987, donc. Il s’agissait déjà de la 10e édition, et les organisateurs voulaient marquer l’événement. On m’a alors proposé de réaliser une affiche et une petite brochure. Cette dernière racontait l’histoire du fantôme du duc de Savoie, qui pour quitter son état de fantôme devait gagner la course. Cette année-là, j’ai mis les pieds dans autre chose que la course et j’ai participé à l’affiche et à tous les produits dérivés. Par la suite, j’ai réalisé d’autres affiches: en 1988, 1989 et 1990 et les prix souvenirs, en 1991, 1992 et 1993. Arrivé en 2002, qui marquait la 25e édition de la course et également le 400e anniversaire de la fête de l’Escalade, on m’a contacté pour que je crée l’affiche et le prix souvenir. Il s’agissait de poupées russes qui représentaient la Mère Royaume, contenant le duc de Savoie, Albigny, avec comme plus petit élément l’aigle de Genève. Quant à la fête en soi, comme beaucoup d’enfants, j’ai le souvenir d’avoir souvent cassé la marmite en chocolat. D’autant plus que, né en décembre, j’étais le plus jeune de ma classe et c’était à chaque fois à moi qu’incombait le rude exercice de briser le chocolat. Etant timide, à chaque fois ça me faisait flipper, j’avais peur de rater mon affaire.

Avez-vous un souvenir particulier en tant qu’enfant?

L’Escalade me touchait peut-être davantage que les autres enfants car à l’époque on trouvait dans la Tribune une illustration du cortège en noir et blanc d’Elzingre réalisée dans les années 30. On pouvait donc découper chaque jour les arquebusiers, les canonniers, etc. Puis on les collait sur du carton et jour après jour mon cortège en carton grandissait. J’avais déjà un goût prononcé pour le dessin et Elzingre a un petit côté bande dessinée qui me plaît bien. J’adorais cette sensation d’avoir une image originale en rapport avec l’Escalade, le fameux cortège, que, en passant, je n’ai dû voir en vrai qu’une ou deux fois…

L’Escalade est-elle une thématique plus facilement illustrable que d’autres sujets?

Dans mon travail, l’étape de la recherche d’idées est celle que je préfère. Le brainstorming. Sur un terreau aussi fertile que celui de l’Escalade, je suis dans un univers qui me convient très bien. J’adore l’histoire, le rêve, les anecdotes. Et j’adore Genève. Illustrer l’Escalade, pour moi, c’est aussi l’occasion d’aller humer l’ambiance de la Vieille-Ville avec mon appareil photo pour des repérages. Avec l’Escalade, je suis chez moi. Le sujet, je me le suis déjà approprié. D’ailleurs, pour la petite histoire, en 1988, la Compagnie 1602 m’a contacté afin que je crée un jeu de l’oie sur la thématique de l’Escalade. Il devait sortir en décembre 1989. J’ai pris un plaisir pas possible à le réaliser. Je devais mettre la dernière touche le 13 décembre. Je suis donc allé à mon atelier à Saint-Jean et je me suis mis au travail. Tout à coup le téléphone a sonné et mon épouse m’a annoncé que mon fils était sur le point de naître. On a donc filé à l’hôpital et voilà. Mon fils est né un 13 décembre. Je vous laisse imaginer la pagaille entre la naissance et la finalisation du travail! Du coup, je suis quand même très lié à l’Escalade.

Laissons l’Escalade de côté. Sur quoi travaillez-vous actuellement?

Un train d’enfer , le quatrième volet de mon travail recouvrant les années 1999 à 2003, est bouclé. La prochaine série traitera des années 2003 à 2006, avec la parution du catalogue raisonné. L’expo aura lieu en juin prochain. Dans l’immédiat, je réalise la couverture d’un livre sur la censure à Genève. Une des plus rétrogrades pendant quarante ans! Et avec mon épouse, Mireille, nous nous occupons de la galerie Séries Rares, à la rue Vautier. Nous y proposons toutes sortes de créations, céramique, bijoux, sérigraphies, portfolios. Et bientôt, en février ou mars, les cartes à gratter d’un graphiste que j’adore, Hannes Binder. Ce sera merveilleux!

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Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

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