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Femmes de cœur, rue des cœurs

Anne-Claude Virchaux devant son métier à tisser. ©  Zoé Russbach Zamila Yunus. Photo Bernard Magnin Encore quelques jours avant la fermeture définitive. ©  Zoé Russbach La plus belle vitrine de Carouge. ©  Zoé Russbach
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Encore quelques jours avant la fermeture définitive. © Zoé Russbach

Sous le voile de cœurs confectionnés par les enfants des écoles carougeoises, à la rue Saint-Joseph, des femmes de cœur tiennent boutique.

Zamila Yunus, d’origine afghane, tient son salon de coiffure comme un salon. On s’y sent accueillie et confortablement installée dans un ameublement de goût et orné d’oeuvres d’art. Ses clientes deviennent ses amies, qui l’ont aidée dans son projet de soutien à une école de filles à Kaboul « Omed (espoir) ».

Récemment, lors d’une de ces belles soirées tièdes de juin qui réunissent joyeusement les Carougeois-e-s sur la rue piétonne, elle rendait compte de sa mission et de la distribution de l’argent récolté. Elle nous racontait avec humour et enthousiasme sa visite en mai dans un quartier défavorisé de Kaboul (une simple averse transforme la rue en torrent) et nous montrait de belles photos, visibles sur son site. Elle a muni une école de tout le matériel et le mobilier scolaires nécessaires; tant la direction de l’école que les écolières lui ont exprimé leur reconnaissance avec grâce. Et les petits garçons qui assistaient ébahis au déballage de ce matériel criaient « Et notre école ? c’est pour quand ? ». Zamila Yunus ne tient pas à s’arrêter en si bon chemin, elle a plein de projets pour d’autres jeunes filles et pour les garçons de Kaboul ! On peut y participer directement en cliquant sur le site www.associationomedécole.com

Rue Saint-Joseph 13, dans la zone de la rue pas encore piétonne, une grande dame artisane va rendre son échoppe, la plus belle vitrine de Carouge, le métier à tisser côté rue, l’atelier de couture côté jardin. Anne-Claude Virchaux, tisserande-styliste, bientôt 50 ans de métier, ne va pourtant pas prendre sa retraite. Elle veut à nouveau travailler en équipe. Pourtant cette artiste seule dans sa boutique a su rayonner dans Carouge, organisant des défilés avec d’autres artisanes dans la rue St-Joseph ou aux Fontaines. J’aimais faire connaître sa boutique aux ami-e-s touristes. Quelle joie pour des Africaines, par exemple, de découvrir qu’à Genève, l’artisanat est aussi pratiqué, directement sous le regard des clientes potentielles ! La boutique reste encore une semaine ouverte, courez-y, pour admirer et acheter ses pièces uniques, des vêtements confectionnés dans des tissus souples et doux et pour comprendre son travail, montré dans un film qui développe chaque étape minutieuse de sa création.

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