Accueil | Slider actualités | Genève comme vous ne l’avez jamais lue

Partager l'article

Actu | Centre

Genève comme vous ne l’avez jamais lue

Un éventail des personnes que Sacha a rencontrées lors de ses promenades à Genève. © DR Un migrant qui raconte sur la plateforme comment il est arrivé à Genève. © DR
<
>
Un éventail des personnes que Sacha a rencontrées lors de ses promenades à Genève. © DR

Sacha est à l’origine du site internet histoiresdegeneve.ch, une plateforme qui recueille des photos et des conversations avec des gens rencontrés un peu au hasard du bitume genevois.

“Les gens sont des histoires”. En tout cas, c’est ce que pense Sacha qui a lancé en septembre dernier le site internet histoiresdegeneve.ch. Il insiste d’emblée sur l’importance du “H” majuscule et du “S”, marque du pluriel. Soit l’histoire avec un grand H, celle des historiens et plurielle car il s’agit également de petites histoires ou d’histoire de petites gens.
Sacha est un trentenaire avec une formation en philosophie. Il a pour métier celui de travailleur social. Depuis quelques mois, dans ses moments perdus, il sillonne les parcs et rues de Genève afin de prendre des portraits de passants et converser avec eux. Avec leur accord, il publie ensuite sur sa plateforme leur portrait en image et la retranscription de leurs conversations.
Depuis qu’il a commencé, une quarantaine de rencontres ont déjà été mises en ligne. Et les profils sont variés. Du migrant qui raconte son périple pour arriver à Genève au chercheur en cosmologie qui se pose des questions philosophiques. Le panel est large et les discussions toutes plus intéressantes les unes que les autres. Avec toujours un aspect très personnel. “Je me suis inspiré du projet Humans of New-York, dit Sacha. Il s’agit d’un photographe qui prend des images de passants à New York, qui discute avec eux et publie le résultat sur son site internet. Ce projet m’a passionné et je l’ai suivi depuis le début. Pour moi c’est comme si on se baladait dans la rue avec lui et qu’on découvrait la vie de
gens qu’on aurait pu nous même croiser. C’est une démarche toute simple mais très puissante”
Dans les faits, Sacha se promène dans les rues de notre ville à la recherche de passants intéressés à discuter avec lui et à se laisser prendre en photo “Je me balade et j’aborde les gens, c’est très spontané. J’ai un appareil photo et un micro discret qui permet aux gens de s’ouvrir plus facilement. Je leur explique mon projet et leur demande s’il sont d’accord d’y participer. “ Et c’est souvent le cas. “Quand j’approche les gens, un peu moins de la moitié refuse immédiatement d’entrer en conversation avec moi, mais en automne 2020, deux personnes sur trois étaient d’accord.” précise -t-il, avant d’ajouter que de toute façon, “les gens restent maîtres de A à Z de leurs histoires, s’ils ne veulent pas que je la publie, je ne le fais pas.”
Pour Sacha, la base du vivre ensemble c’est de se connaître les uns les autres, pas de rester dans son coin. Une motivation qui l’a poussé à lancer son projet “Histoires de Genève”

Choix des intervenants

Mais comment Sacha choisit-il les personnes qu’il rencontre sur le bitume ou le gazon genevois. “La plupart du temps, je vise des personnes qui sont seules, ou au moins qui ne sont pas en train de courir. J’essaie de varier les profils, avec autant d’hommes que de femmes, si possible, avec un large éventail d’âges. Quand je sors de chez moi, j’ai rendez-vous avec une personne, mais je ne sais jamais qui c’est. Je trouve ça génial.”
Quant aux durées des conversations , elles sont très variables. Du quart d’heure à plusieurs heures. Parfois il donne un nouveau rendez-vous à la personne pour poursuivre la discussion. Cela a été le cas avec le migrant cité plus haut. La retranscription de la conversation qu’il a menée avec Sacha a poussé ce dernier à publier la discussion en quatre parties. Il a conversé avec la même intensité avec un musicien qui fait partie des fondateurs de l’AMR (Association pour la musique improvisée). Mais parfois, les rencontre sont plus brève. Comme avec cette soignante animalière croisée au jardin anglais qui explique son attachement au monde animal: “ça m’apporte de la joie quand je me pose dans un coin et que je vois les animaux se rapprocher petit-à-petit (…) c’est juste satisfaisant, j’ai le sentiment d’être heureuse, c’est tout.” Souvent une grande sérénité ressort des conversations que Sacha a avec ces personnes anonymes. Peut-être cela a-t-il pour origine le fait que Sacha ne juge jamais, n’analyse pas, il ne fait que retranscrire une histoire, un ressenti. C’est également ainsi que le travailleur social armé d’un appareil photo justifie sa décision de rester dans l’ombre: “Je veux rester anonyme, car le plus important pour moi est de mettre en avant les histoires des autres, pas les miennes. Je reste en retrait par rapport à ce projet, ça me protège et ça me permet de rester concentré sur l’histoire des gens que je rencontre.” et de conclure: “je reste touché et surpris par le courage des gens de bien vouloir partager et dévoiler une partie de leur vie. Cela est très enrichissant pour moi d’échanger avec chacun d’entre eux.”

Le site: www.histoiresdegeneve.ch

Sur Facebook: https://www.facebook.com/histoiresdegeneve/

Sur Instagram: https://www.instagram.com/histoiresdegeneve/?hl=fr

Partager l'article

J'écris un article
Photo du profil de Fabien Kuhn
Journaliste RP, fasciné par le tissu local genevois, ses petites histoires et sa fascinante diversité,  je participe avec l’équipe des Reporters de quartier à la réalisation de Signé Genève sur le site et dans le journal.

Ajouter un commentaire

Votre adresse email ne sera pas affichée. Les champs obligatoires sont indiqués *

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>

J'accepte les CGU

Mot de passe oublié

Inscription