La HEAD, tête dans la vitrine

Cinq devantures de commerces ont été décorées par des étudiants de la HEAD. Prix à la clé

Le Service de la promotion économique du Canton de Genève, en partenariat avec la Haute Ecole d’art et de design (HEAD), a lancé cette année un nouveau prix: HEAD in the window. Soit le prix de la vitrine design en ville de Genève. Ceci dans le cadre d’un workshop destiné aux étudiants et alumni de la haute école. Le principe est simple: il consiste à imaginer, concevoir et installer une vitrine. Carte blanche est donnée aux étudiants ou ex-étudiants pour leur décoration. Cinq commerces genevois ont joué le jeu. Une première dans la cité du bout du lac.

Et le résultat est surprenant. Chez Hot Point, un magasin de vélos à la rue De-Monthoux, un énorme kebab virtuel a été monté la semaine dernière dans la vitrine. Particularité: il a été construit en chaîne de vélo. Pour Frédérick Goliasch, responsable du magasin, qui se définit comme un inspirateur de mobilité, «l’idée est excellente. Mes clients et marchands tout autour trouvent cela très original, cela redonne un peu de vie et de couleur aux Pâquis.» C’est Sonia Dominguez et Juliette Rambaud, graphistes indépendantes et fraîchement diplômées de la HEAD, qui ont eu cette idée. Une sorte de pied de nez à tous ces kebabs qui ouvrent et qui ferment dans le quartier. «Je leur ai mis à disposition une centaine de mètres de chaîne de vélo pour qu’elles créent leur œuvre. En tout cas, j’aime bien ce côté deuxième degré, décalé», dit le responsable.

Pour Jacques Folly, délégué au commerce au Service de la promotion économique: «Une grande liberté artistique a été donnée aux étudiants pour décorer ces cinq vitrines et la plupart des commerçants ont donné leur feu vert. Un jury visitera ces cinq lieux cette semaine et attribuera un prix, le 4 novembre, à un d’entre eux.» «Les idées proviennent des élèves, ils ont imaginé la vitrine, réalisé leur projet et l’ont installé dans les magasins. Moi, j’ai encadré les élèves et je m’assure que les œuvres sont bien réalisées. Je leur ai apporté une petite aide technique et dans la concrétisation de leurs idées», ajoute Mathieu Bassée, designer et chargé de cours à la HEAD.

Aux Eaux-Vives, c’est la papeterie Wolf qui s’est pliée au jeu. «Pour nous, il fallait quand même ménager la chèvre et le chou. Quand ils nous ont demandé s’il ne pouvait y avoir aucun produit de papeterie dans leur décoration de notre vitrine, j’ai refusé. Mais le concept que les étudiants nous ont proposé s’est avéré hautement original. Il répond tout à fait à notre attente: être surpris», dit Pascal Wolf, patron de l’enseigne. Il ajoute: «De toute façon, au niveau de l’image, cela vaut le coup. C’est bien d’amener de l’imagination dans les vitrines des commerces de proximité.» Les trois autres commerces qui participent à l’aventure de la devanture design sont la Grande Boucherie du Molard, dans les Rues-Basses, Brachard Contemporain, à la Grand-Rue, et la bijouterie Grégoire, à la rue Etienne-Dumont. Allez y jeter un coup d’œil, ne serait-ce que pour un clin d’œil.

Fabien Kuhn