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La Jonction, une cacophonie permanente

La Jonction, une cacophonie permanente

Les récents aménagements ont fait monter les décibels dans ce quartier, considéré comme l’un des plus bruyants du canton. Avec quelles conséquences pour les habitants au quotidien?

Il n’épargne personne. Aucune rue ou presque n’y échappe. De jour comme de nuit, un bourdonnement jamais en panne, jonché de klaxons, marteaux-piqueurs et vociférations. Comment vit-on dans l’un des quartiers les plus bruyants de Genève? «Au téléphone, mes copines me disent que je parle très fort. Pourtant, ce n’est pas dans ma nature», assure une buraliste qui vit et travaille à la Jonction. A la rue des Maraîchers, Gildo a élu domicile dans son atelier. Il est artisan et se considère comme un rare privilégié du quartier: sa rue est calme.

«La journée, c’est le trafic et les chantiers qui se succèdent (ndlr: Musée d’ethnographie, tour RTS, surélévations d’immeubles…). La nuit, les terrasses prennent le relais», indique Michel Schweri, président de l’Association des habitants de la Jonction. Ce n’est donc pas un hasard si la Ville a choisi la Jonction pour parler de bruit routier. Car c’est elle la grande responsable, la route. Sur les principaux axes, un revêtement phono-absorbant a été posé récemment. Résultat: entre 4 et 8 décibels de moins s’échappent du bitume.

Trafic détourné

Reste que la problématique s’avère bien plus complexe. A la Jonction, les aménagements récents ont chamboulé le quotidien. L’arrivée du tram sur la rue des Deux-Ponts, suivie de l’interdiction de tourner à gauche au terme du boulevard de Saint-Georges, ou la mise en sans-issue du boulevard Carl-Vogt ont reporté le trafic sur les rues adjacentes.

«Les trajets deviennent plus sinueux et les feux se sont multipliés ces dernières années», fait remarquer Michel Schweri. Résultat: davantage de kilomètres à parcourir, d’arrêts, d’accélérations. A cela, il faut ajouter les sirènes des pompiers, également contraints d’allonger leur itinéraire lorsqu’ils prennent la direction d’Onex. Ou les bus qui rentrent au dépôt de la Jonction.

Sainte-Clotilde à l’asphyxie

Ainsi, les habitants citent l’avenue de Saint-Clotilde en exemple. Malgré son statut de desserte de quartier, son école de Cité-Jonction et son projet de transformation en zone 30, un récent comptage a relevé le passage de 14 000 voitures et 300 camions par jour. «Tout ceci se transforme en bruit et en énervement, avec le sentiment de ne jamais pouvoir y échapper, note Michel Schweri.

Au final, le bruit participe à une montée de l’intolérance.»</p><p>Dès lors, la question du départ a traversé l’esprit de bien des habitants de la Jonction. «On aimerait déménager, mais pour aller où? questionne à son tour la buraliste fatiguée. Si vous me trouvez un appartement à Genève, je suis la première à quitter le quartier.»

Enfin, dans le tumulte quotidien, ne reste-t-il aucun bruit agréable? «Le matin, on entend encore les oiseaux et le merle, sourit Gildo, l’artisan. Heureusement.»

 

Liens utiles:

Les rues de la Jonction concernées par la pose de revêtement phonoabsorbant

Consulter le cadastre du bruit à Genève

L’ordonnance fédérale sur la protection contre le bruit

 

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Photo du profil de Luca Di Stefano
Passionné par l’info au coin de la rue, j'ai commencé à écrire dans ma commune de Vernier.
En parallèle, un site Internet consacré au foot des talus, des études et expériences dans le journalisme local ainsi que de longs voyages à vélo ont tracé mon parcours.

5 commentaires

  1. Et les nuisances sonores nocturnes, pourrait-on en parler ? Parce que du côté de st-georges, vieux-billard, village-suisse ça devient invivable. Entre les cris, la musique… jusqu’à 5, 6 heures du matin ! Et pas seulement le week-end. J’ai plusieurs fois été tentée de faire appel à la police. Ça devient invivable !!!

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  2. C’est bien vrai! Sauf ce qui concerne les oiseaux: trouvez-moi une solution définitive contre les pigeons de plus en plus envahissants et je vous serai reconnaissante à tout jamais! D’autres oiseaux problématiques: bandes de fêtards ivrognes au Parc Gourgas parfois jusqu’au petit matin: on dort les fenêtres fermées, peu importe la chaleur dehors…

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  3. Malheureusement, c’est le résultat d’une politique irréfléchie (ou bien calculée pour augmenter les dépenses…) de notre magistrat! Pollution en hausse, circulation bloquée mettant en péril la population (ambulances, pompiers, police bloqués dans les bouchons et trajets + longs…) Genève ne lui dit pas merci!

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  4. Bon article, il faut que l’on parle du bruit absolument dingue que l’on subit suivant où à Genève. Il parle des pompiers, facile d’imaginer lorsque l’on entend les sirènes partout et à tout moment, même dans des villes 10 fois plus grandes l’on en entend pas autant. Le quartier proche des HUG est sinistré par les sirènes des ambulances, des gens sont à bout également. Secourir des gens tout en abîmant la santé des autres est indéfendable.

    Quelle merveille également, ces boulevards qui finissent en cul-de-sac! Ca ne peut pas continuer comme cela.

    Point positif tout de même -on ne va pas s’en priver-, le revêtement phono absorbant est impressionnant. Je longe parfois une rue qui en a été équipée, la différence est vraiment grande lorsqu’il y a le changement entre l’ancien et le nouveau bitume. Les voitures semblent y glisser plus qu’y rouler. Bravo pour ça.

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    • continuez à voter à gauche toute dans ce quartier et vous continuerez à avoir ce genre de délire!

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