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Le carillonneur de la Cathédrale Saint-Pierre joue du Harry Potter

Le carillonneur de la Cathédrale Saint-Pierre joue du Harry Potter

Si un jour en se promenant dans les rues de la Vieille Ville vous entendez au loin résonner Mamma Mia ou la mélodie de Harry Potter, c’est que Vincent Thévenaz s’est installé derrière le clavier du carillon de la Cathédrale Saint-Pierre. Nommé carillonneur officiel en début de cette année, le jeune virtuose passionné par son travail aime surprendre le public avec un répertoire innovant. Un amour qu’il partage volontiers avec les curieux: rendez-vous en haut des 160 marches qui mènent jusqu’à la flèche Saint-Pierre.

Nommé carillonneur officiel de la Cathédrale Saint-Pierre le 1er janvier 2013, Vincent Thévenaz a fait rapidement parler de lui par ses choix musicaux plutôt originaux. Les habitants de la Vieille Ville et les passants ont ainsi pu découvrir ses interprétations de Mamma Mia, la très célèbre mélodie tirée du film Harry Potter ou les incontournables Quatre Saisons de Vivaldi, jouées bien évidemment en fonction des saisons. «J’aurais bien voulu jouer le Gangnam Style s’il y avait une mélodie!», plaisante-il. «Je pars du principe que la musique est pour tous, j’ai du plaisir à jouer des chansons que tout le monde peut reconnaître», ajoute-il. Il n’hésite pas non plus à sonner les cloches pour souhaiter un joyeux anniversaire lorsqu’on le lui demande gentiment. C’est également lui qu’on a pu entendre jouer pour les 20 ans de la Fête de la musique et en ouverture du Wagner Festival. «C’est agréable de pouvoir s’évader un instant en l’écoutant jouer lorsque je travaille chez moi. Son répertoire est très vaste, mais je sens chez lui une préférence pour les Disney et les musiques de films.», commente Marie-Adèle, qui réside à deux pas de la cathédrale.

Carillonneur par hasard

Même s’il est libre de choisir ses morceaux, il doit répondre à quelques restrictions imposées par le carillon. «Les cloches résonnent très longtemps et on ne peut atténuer leur son comme sur un piano. Je dois donc choisir et arranger les mélodies pour ne pas jouer trop de notes à la fois.», explique-t-il. Quand on lui demande comment on devient carillonneur professionnel, Vincent Thévenaz répond «par hasard». Il a commencé le piano à l’âge de six ans «un peu comme tout le monde». Sa véritable passion pour la musique, il l’a développée dix ans plus tard sur les bancs du collège en accompagnant ses amis musiciens voir des concerts. C’est également à cet âge-là qu’il s’est essayé à l’orgue. «Bien évidemment, je n’avais pas d’orgue chez moi. J’allais donc m’entraîner le soir dans des églises. J’adorais l’ambiance paisible et le cadre exceptionnel de ces lieux!», raconte-il.

«Après 45 minutes, on a les doigts en compote»

C’est pendant ses études au Conservatoire qu’il a rencontré celui qui l’a initié au carillon. Cette personne n’est autre que son ancien professeur et prédécesseur au carillon, François Delor, actuellement organiste à la cathédrale. «Il m’a proposé de l’accompagner à un concert et je me suis jeté à l’eau. Il n’y a pas de cours pour apprendre à jouer du carillon. C’est un savoir qui se transmet oralement», ajoute Vincent Thévenaz. Depuis sa restauration en 2011, le carillon de la cathédrale possède 37 cloches, dont chacune est reliée par un fil métallique à une touche du clavier. Il faut beaucoup de force dans les doigts pour les faire résonner. «Après 45 minutes de concert, j’avoue qu’on a les doigts en compote», confie le carillonneur. Le reste du temps, les sonneries de la cathédrale sont automatisées. Le carillon automatique ressemble à une boîte à musique géante où est inséré un cylindre différent chaque mois. Celui-ci reproduit la mélodie qui précède la cloche des heures. Au programme de ce mois, le Choral de Luther avant de retrouver l’attendu Cé qu’é lainô au mois de décembre.

Prochain rendez-vous à l’Escalade

En dehors de son emploi de carillonneur, Vincent Thévenaz est organiste titulaire à Chêne, il enseigne à la Haute Ecole de Musique de Genève et enchaine les concerts dans des églises en solo ou en groupe. La prochaine fois, on pourra l’entendre à l’Escalade, une des quatre fêtes commémoratives durant lesquelles le carillonneur est invité à jouer chaque année. Avec quel tube le musicien surprendra à l’avenir ? Tel un magicien qui ne dévoile pas ses secrets, Vincent Thévenaz reste évasif. En attendant, il emmènera volontiers les curieux sous les toits de la cathédrale. Mais attention, une bonne condition physique est de mise pour grimper les 160 marches qui mènent jusqu’au carillon.

En partenariat avec le Medialab de l’Université de Genève

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Photo du profil de Andrea Machalova
Etudiante en 2è année du master Sciences de la communication, des médias et du journalisme.

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