
Il y a à Genève un joli petit théâtre, tout rouge, qui relève de sacrés défis avec une programmation originale, de qualité et tout en fraîcheur…
Il y a à Genève un petit groupe de mélomanes enthousiastes, pas rouges mais d’horizons divers, qui organisent chaque année une bonne demi-douzaine de concerts selon une programmation originale, tout en surprises…
Et ici, nous avons une conjonction de bonnes volontés, un partenariat, le théâtre Alchimic et l’association AMJ se donnent la main pour vous offrir ces belles soirées.
L’association AMJ – les Amis de la Musique Juive… mais pourquoi donc ?
Il se trouve que la culture juive, et le spectacle le montre bien, touche à l’universel, par le questionnement, les réflexions, une certaine mise en perspective de la condition humaine…et le peuple juif, au cours de sa longue histoire et pas-mal de vicissitudes, est dispersé dans le monde, en interaction avec un grand nombre de nations.
Avec la musique juive, on tient un « fil rouge », un thème large qui nous emmène en voyage à travers toutes sortes de pays, à la découverte de différentes influences, en différentes époques… à la découverte de l’Humanité en quelque sorte.
Les mélomanes enthousiastes que nous sommes, suivent ce fil rouge depuis presque 18 ans maintenant, organisant année après année des concerts originaux – musique baroque, jazz déjanté, chant choral, folklore yiddish etc… !
Avec le concert du 13 mars, trois musiciens présentent le répertoire judeo-espagnol.
Eh oui, c’est en 1492 que les rois catholiques reconquièrent la péninsule ibérique, et s’achèvent alors plusieurs siècles de bonne entente entre les trois monothéismes.
Il y a eu des hauts et des bas bien-sûr, mais cette période reste en mémoire comme l’Âge d’Or Espagnol, et les communautés juives qui sont issues de cette histoire-là, les sefarades, ont transmis oralement, essentiellement de bouches de mères à oreilles de filles, ce répertoire lié à la vie : des berceuses, des chants d’amour, des narrations épiques etc… durant plus de 5 siècles !
Assez parlé, laissons la place aux musiciens, à Sylvain Fournier qui apporte beaucoup de fraîcheur avec ses percussions, à Paco Chambi qui vient du continent découvert à l’époque de cette musique, et bien sûr à Keren, qui a reçu ces chants de sa mère, qui les a reçus de sa grand-mère…
et qui poursuit la transmission, aujourd’hui, avec nous.